Route du Rhum : objectif retour à la maison pour le Guadeloupéenn David Ducosson

David Ducosson, à Saint-Malo, avant son départ pour sa deuxième Route du Rhum.
Ancien préparateur et déjà concurrent sur la Route du Rhum en 2018, David Ducosson rempile pour cette 12e édition. Son premier objectif ? La rade de Pointe-à-Pitre pour un retour à la maison où il espère bien voir se développer les sports de voile.

Bonbons et blagues sous un grand soleil : sur le bateau Trilogik Dys de Cœur, David Ducosson reçoit comme à la maison. Seul le "petit stress qui monte dans cette dernière ligne droite" trahit le fait qu'on se trouve ici dans le village de course de la Route du Rhum, à quelques jours du départ. Mais la pression redescend dès que le skipper guadeloupéen aborde le sujet de cette course qui le ramène à la maison. "Entrer dans la rade de Pointe-à-Pitre, l'arrivée au Mémorial Acte, ce sont des choses auxquelles je pense et c'est un moteur", explique-t-il. 

J'en ai vu beaucoup arriver et j'aimerais bien faire l'expérience de l'arrivée avec les bateaux qui suivent.

Engagé une première fois pour les 40 ans du Rhum en 2018, David Ducosson avait dû abandonner au bout d'une semaine, victime d'avaries sur son bateau. Quatre ans plus tard, le skipper originaire du Gosier a investi dans l'achat d'un trimaran qui naviguera sur cette deuxième transat en Rhum multi... et pas tout à fait en solitaire. "A la table à carte, j'ai un Playmobil de mon fils qui surveille la navigation pour moi", livre-t-il. Sur la casquette du bateau, un dinosaure peint par un petit cousin de son fils. Et dans la cale, une peluche donnée par des élèves du Lot-et-Garonne pour ce voyage à travers l'Atlantique. 

Rencontre avec David Ducosson à Saint-Malo :

Ouvrir la voie en Guadeloupe

Autant de porte-bonheurs dans ce Rhum de la deuxième chance, pour lequel David Ducosson part "sans pression de résultat", hormis le "premier objectif" d'arriver chez lui. "Mais je ne laisserai pas non plus partir les petits copains sans me battre", assure-t-il. Réussir sa transat sera l'occasion de mettre en avant plusieurs choses qui lui tiennent à cœur.

D'abord, le projet de l'association Dys de cœur, qui donne son nom à son bateau et s'occupe de jeunes souffrant de troubles d'apprentissage (dyslexie, dyscalculie, dyspraxie…). Au bout de la course, le bateau restera en Guadeloupe pour des opérations de sensibilisation et "pour essayer de montrer qu'une autre voie d'apprentissage et de réalisation est possible à travers les métiers passion".

Les activités qui ne sont pas forcément enseignées à l'école peuvent aider à la réalisation des enfants.

Ensuite, valoriser la voile là où, selon David Ducosson, "on ne navigue pas assez". Même si, ajoute-t-il, la voile traditionnelle, mais aussi "Carl Chipotel, l'Anasa, François Guibourdin, font un travail assez fou pour amener plus de Guadeloupéens à la pratique de la voile."

Avec Trilogik Dys de cœur, David Ducosson espère bien partager avec la Guadeloupe "les joies de la voile" et le plaisir de la navigation sur des trimarans de course. Mais aussi, sensibiliser "les collectivités et les entreprises" qui n'utilisent pas assez ce "superbe moyen de communication" qu'est la voile. "Tous les skippers guadeloupéens ont eu beaucoup de mal à boucler leurs budgets et à trouver des partenaires", déplore le skipper, qui aimerait "un engagement pérenne" dans l'activité voile en Guadeloupe. "L'un des plus beaux plans d'eau au monde", décrit David Ducosson. De quoi garder le cap après le 6 novembre.