À Saint-Pierre et Miquelon, le Conseil Territorial veut boycotter la visite de Manuel Valls

Le Premier ministre Manuel Valls, en mai 2016.
Le Premier ministre, Manuel Valls, sera à Saint-Pierre et Miquelon, le 18 juin prochain. Le président du Conseil Territorial de l’archipel annonce d’ores-et-déjà qu’il veut boycotter cette visite. Explications.
"Le Conseil Territorial a pris la décision de ne pas vous accueillir en juin prochain lors de votre visite officielle sur le territoire". À moins d’un moins d’un mois de sa venue à Saint-Pierre et Miquelon, le Premier ministre Manuel Valls a reçu un courrier du président de la Collectivité Territoriale de l’archipel.

Dans sa lettre, Stéphane Artano (Archipel Demain) dénonce le projet de réforme institutionnelle du gouvernement pour Saint-Pierre et Miquelon et exprime "son ras-le-bol sur les manœuvres des parlementaires, largement soutenues par Madame Annick Girardin (ministre de la Fonction publique, originaire de Saint-Pierre et Miquelon, ndlr)".


Pourquoi ce "ras-le-bol" ?

Un débat sur le statut de l’archipel agite actuellement les politiques locaux. Alors que certains soutiennent une réforme institutionnelle en profondeur et le passage à une collectivité unique, d’autres veulent attendre et entamer au préalable une réflexion.

C’est notamment le cas de Stéphane Artano qui estime que ces débats sur le statut de l’archipel ne peuvent se faire à moins d'un an du renouvellement du Conseil Territorial (mars 2017).

Une collectivité unique ?

En décembre dernier, à la demande de la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, Laurent Olléon, expert en matière de droit des collectivités locales et de fiscalité, a rendu son diagnostic sur le régime statutaire de l'archipel. Selon le conseiller d’Etat, l’actuel statut serait "obsolète". Il préconise un passage à la collectivité unique, meilleure réponse, selon lui, aux difficultés politiques et économiques du territoire.

Un référendum

Selon Stéphane Artano, la ministre des Outre-mer lui aurait indiqué qu’un référendum sur le statut aurait lieu rapidement. "Annick Girardin n’a pas démenti, bien au contraire", précise sur son blog le président de la Collectivité Territoriale qui s’en prend à "un gouvernement (qui) vole au secours des élus de gauche sans aucun complexe, dans la précipitation et l'amateurisme le plus complet".

Stéphane Artano dénonce une "fuite en avant de l'Etat, (…) et l'attitude peu républicaine de ce gouvernement" sur ce dossier crucial pour l’avenir institutionnel de Saint-Pierre et Miquelon.