C’est dans les locaux de la Belle Télé, sa maison de production que Sébastien Folin a accepté de nous raconter son parcours dans #MaParole. De La Réunion à Paris, "un monde à elle toute seule", l’animateur a réussi à faire mener carrière dans l’audiovisuel en prenant soin de se guider par ses envies.
#1 La radio des gens heureux
Natif d’Antananarivo, Sébastien Folin a vécu sa petite enfance à Madagascar. Il n’en a pas gardé de souvenirs sauf le départ chaotique. Sa mère a décidé de quitter la grande île pour l’Hexagone. Il n’avait que six ans. A Paris, sa mère a rencontré Dominique Folin qui a adopté le petit Sébastien. "J’ai eu la chance d’avoir deux pères" dit-il dans #MaParole. Au bout de quatre années pendant lesquelles il se souvient de ne "pas avoir arrêté de déménager", sa famille est partie s’installer à La Réunion, d’abord à Bras-Panon puis à Saint-Denis.
Les parents ont pris en charge une boulangerie qui se trouvait dans un centre commercial en face d'un disquaire et à côté d'Interface, une boutique d’informatique. "Pendant mes vacances, j’apprenais à coder en basic sur ZX Spectrum et puis je passais beaucoup de temps chez Philippe, le disquaire", se souvient-il. Dès l’âge de 13 ans, Sébastien Folin a donc acquis une solide culture musicale et s’est "émancipé du goût de ses parents". Il se rappelle d’ailleurs qu'à Madagascar sa mère adorait Mike Brant. "Quand il est mort en 1975, je pensais qu'il était malgache", dit-il. Très sportif, Sébastien Folin était plutôt timide, mais quand un camarade de classe, Henri Virapin, lui a proposé au collège de faire de la radio avec lui, il a dit "oui" sans hésiter. Mais le jour où il a fallu parler en direct à la radio arc-en-ciel, "la radio des gens heureux", il a perdu tous ses moyens et n’a pas pu sortir un son de sa bouche. Un souvenir qui l’amuse encore. D’autant que la radio est très vite devenue une passion.
#2 Radio, télé et DJ
En Terminale, Sébastien Folin a tenu l’antenne de Fun radio tous les soirs et les samedis. Il est devenu plus tard, à 26 ans, le directeur des programmes de cette radio locale. Pendant toute cette période, Sébastien Folin s’est aussi essayé au métier de DJ d’abord au Dionysos puis au Circus. Il a commencé comme life jockey aux côtés de Chris Anderson, le frère de Cathie Guetta, qui n’était pas encore la reine des nuits d’Ibiza. Une fois Chris Anderson parti, il a pris la relève et se souvient encore aujourd’hui de soirées mythiques sur la plage rassemblant jusqu’à 800 personnes.
A la radio, l’animateur enchaînait les émissions. Il se souvient en particulier d’une interview mythique avec des membres du groupe Kool and the gang alors au sommet de sa gloire. A l’époque, il ne parlait pas anglais et avait fait appel à l’aide d’un guide de La Réunion se présentant comme anglophone. Or le guide en question ne maîtrisait pas vraiment la langue de Shakespeare. C’était une catastrophe, mais "quand on apprend sur le tas, dit-il aujourd’hui, au fond rien n’est grave".
En parallèle, Sébastien Folin s’est lancé dans la télévision sur Antenne Réunion. Il a appris à réaliser, filmer et monter des reportages. Il présentait même le bulletin météo ainsi qu’une émission de musique pour les ados. Une bonne école de la débrouille. Si bien que quand il est arrivé à Paris, il n’a pas eu de mal à trouver du travail.
#3 Monsieur météo
A peine un an après avoir mis les pieds dans la capitale, TF1 lui proposait de présenter la météo. Le présentateur emblématique de la chaîne Alain Gillot-Pétré était décédé. Le Réunionnais a été choisi pour le remplacer. Pendant huit ans, il a présenté la rubrique la plus regardée de la première chaîne française. "La météo, c’est un socle de popularité surréaliste", s’étonne toujours Sébastien Folin. Même encore aujourd’hui chez les 20/30 ans, "quand je débarque dans une réunion, j’ai l’impression chez certains qu’ils voient Chantal Goya", s’amuse-t-il. Mais au bout d’un moment, le présentateur s’est lassé. Il avait d’autres envies. Et TF1 ne lui proposait pas ce qu’il aurait souhaité faire.
Sébastien Folin a donc choisi de voler de ses propres ailes, sans TF1 et c’est vers France Télévisions et le service public que sa route l’a mené. Il a ainsi présenté pendant 12 ans Acoustic, l’émission de musique de TV5. Il a animé diverses émissions sur France Ô : Clair obscur, le lab Ô, C’est pas le bout du monde. Il a écrit un documentaire sur l'impact de la pollution sonore sur les mammifères marins intitulé Vacarme en eau profonde pour lequel il a appris à plonger. "Je me suis vraiment fait violence", dit-il dans un sourire. Mais grâce à cet apprentissage sur le tard, il a pu être filmé nageant avec des baleines et des cachalots et ainsi expliquer les dégâts causés sur les animaux par la pollution sonore. Récemment, il a lancé un podcast qui s’intitule Les combattants pacifiques. Producteur, organisateur de festival (Atmosphères, Solidays), Sébastien Folin a choisi de faire ce qu’il aimait et ça lui réussit plutôt bien.
A la prise de son : Bruno Dessommes.
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♦♦ Sébastien Folin en 5 dates ♦♦♦
►26 avril 1970
Naissance à Antananarivo
►17 décembre 1985
Première émission de radio
►14 février 2001
Première météo en direct à TF1
►2006
Présentation d’Acoustic sur TV5
►Octobre 2011
Le Lab Ô, magazine culturel sur France Ô