Le romancier et poète guadeloupéen Dominique Lancastre publie ce mois-ci un livre de contes tout droit sortis de son imaginaire fertile, et renoue par l’écriture avec la tradition séculaire du conte antillais.
Pour qui connaît Dominique Lancastre, il est dans la vie à la fois très professionnel et rigoureux – auteur de plusieurs romans, de nouvelles et d’un recueil de poésies, tout en travaillant dans une grande compagnie aérienne et dirigeant le site culturel Pluton Magazine – et il a aussi un petit côté espiègle et joueur.
Cette espièglerie, doublée parfois d’une ironie mordante, l’écrivain les a mises au service de contes animaliers, dans la droite tradition des histoires et de la littérature orales caractéristiques de l’imaginaire antillais. Ainsi, "Le Secret d’Igor", publié ce mois-ci par les éditions Nèg Mawon (Guadeloupe) regorge de personnages hauts en couleur. On y trouve par exemple Berte et Agoulougranfal, rivaux à couteaux tirés de la "Porcennerie", chahutés par le jeune bouc Igor, héros du livre.
"Un mois de décembre, alors qu’elle préparait comme chaque année une page consacrée à Noël, la responsable du site Potomitan, Francesca Palli m’a contacté pour une contribution. J’ai eu l’idée de lui offrir un conte : le bouc Igor était né", explique Dominique Lancastre à Outre-mer la 1ere pour évoquer la genèse de son livre. "Puis, comme l’histoire semblait plaire sur les réseaux sociaux j’ai continué par un deuxième puis un troisième conte toujours avec le bouc Igor. Il faut dire que ce conte met en scène des animaux et cela m’amuse de leur donner la parole. C’est alors qu’une bonne amie me dit qu’au lieu de publier sur les réseaux sociaux je devrais garder le conte et le publier par la suite. Elle avait raison."
"L’histoire se déroule de décembre à décembre et je passe en revue toutes les fêtes aux Antilles", poursuit l’auteur. "Même si je la lance en période des fêtes de Noël ce n’est pas réservé exclusivement à cette période. Dois-je rappeler que nous sommes de tradition orale aux Antilles? C’est cette oralité que j’ai voulu mettre à l’honneur avec ces contes. Mais cela n’a rien à voir avec ‘Animal Farm’ de George Orwell ! Le conte s’adresse aux grandes personnes comme aux petits selon l’usage qui est fait car il a des messages cachés comme dans tous les contes".
Un livre de contes à savourer sans modération, pour les petits comme pour les grands donc, en attendant les prochaines histoires de Dominique Lancastre, sur lesquelles cet écrivain voyageur travaille déjà.
"Le Secret d’Igor", par Dominique Lancastre, éditions Nèg Mawon, 146 pages, 15 euros.
Cette espièglerie, doublée parfois d’une ironie mordante, l’écrivain les a mises au service de contes animaliers, dans la droite tradition des histoires et de la littérature orales caractéristiques de l’imaginaire antillais. Ainsi, "Le Secret d’Igor", publié ce mois-ci par les éditions Nèg Mawon (Guadeloupe) regorge de personnages hauts en couleur. On y trouve par exemple Berte et Agoulougranfal, rivaux à couteaux tirés de la "Porcennerie", chahutés par le jeune bouc Igor, héros du livre.
La chèvre blanche "Chlordécone"
Il y a également le respecté vieux bouc Boucanana, la brebis Andréa, des esprits à cornes sans corps, la chèvre blanche Chlordécone, "celle qui tue et tue lentement", le crabe opportuniste Alex, tout un univers onirique ou très réaliste au mitan de la féconde et prodigieuse nature caribéenne. Présents aussi, la figure récurrente du "maître", significative dans un contexte antillais profondément marqué par l’esclavage, ainsi que des événements comme le carnaval vu sous l’angle de la satire sociale."Un mois de décembre, alors qu’elle préparait comme chaque année une page consacrée à Noël, la responsable du site Potomitan, Francesca Palli m’a contacté pour une contribution. J’ai eu l’idée de lui offrir un conte : le bouc Igor était né", explique Dominique Lancastre à Outre-mer la 1ere pour évoquer la genèse de son livre. "Puis, comme l’histoire semblait plaire sur les réseaux sociaux j’ai continué par un deuxième puis un troisième conte toujours avec le bouc Igor. Il faut dire que ce conte met en scène des animaux et cela m’amuse de leur donner la parole. C’est alors qu’une bonne amie me dit qu’au lieu de publier sur les réseaux sociaux je devrais garder le conte et le publier par la suite. Elle avait raison."
"Dois-je rappeler que nous sommes de tradition orale aux Antilles ? C’est cette oralité que j’ai voulu mettre à l’honneur avec ces contes.
(Dominique Lancastre)
"L’histoire se déroule de décembre à décembre et je passe en revue toutes les fêtes aux Antilles", poursuit l’auteur. "Même si je la lance en période des fêtes de Noël ce n’est pas réservé exclusivement à cette période. Dois-je rappeler que nous sommes de tradition orale aux Antilles? C’est cette oralité que j’ai voulu mettre à l’honneur avec ces contes. Mais cela n’a rien à voir avec ‘Animal Farm’ de George Orwell ! Le conte s’adresse aux grandes personnes comme aux petits selon l’usage qui est fait car il a des messages cachés comme dans tous les contes".
"Conte philosophique"
"Le Secret d’Igor est plus un conte philosophique mais très amusant et je me garde d’être moraliste. Le bouc n’est pas toujours un animal bien vu, mais j’ai pioché dans la culture asiatique pour former le caractère d’Igor. C’est un bouc intelligent, sophistiqué, qui se montre disponible et prêt à éveiller les consciences. Cependant, je lui ai rajouté quelques défauts il est donc moqueur par moment", conclut Dominique Lancastre.Un livre de contes à savourer sans modération, pour les petits comme pour les grands donc, en attendant les prochaines histoires de Dominique Lancastre, sur lesquelles cet écrivain voyageur travaille déjà.
"Le Secret d’Igor", par Dominique Lancastre, éditions Nèg Mawon, 146 pages, 15 euros.