Statues détruites en Martinique en 2020 : des activistes mis en examen

Statue de Victor Schoelcher détruite à Fort-de-France
Cinq personnes ont été mises en examen mardi soir à Fort-de-France dans l'enquête sur les destructions de statues en Martinique, notamment de l'abolitionniste Victor Schoelcher en 2020 a indiqué mercredi le parquet de Fort-de-France à l'AFP.

Ils avaient été interpelés mardi, dans la matinée par la police et la gendarmerie. Les cinq personnes mises en cause, placées sous contrôle judiciaire, sont poursuivies pour destruction en réunion d'objets mobiliers classés.

Trois hommes et deux femmes appartenant à la mouvance Rouge Vert Noir - couleurs d'un drapeau de nationalistes martiniquais - sont soupçonnés d'avoir participé à la démolition de deux statues de Victor Schoelcher, le 22 mai 2020 dans les communes de Fort-de-France et de Schoelcher.

Lutte contre le colonialisme

Les mis en cause font également l'objet de poursuites pour la destruction des statues de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belain d'Esnambuc sur la place de la Savane à Fort-de-France le 26 juillet 2020.

Les activistes martiniquais viennent de détruire la statue de Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, dite Joséphine de Beauharnais, la première épouse de l’empereur Napoléon.


Deux jeunes femmes se définissant comme activistes et militantes avaient revendiqué la destruction des statues de l'abolitionniste Victor Schoelcher. Un acte posé dans le cadre de la lutte contre le colonialisme et les revendications liées à l'empoisonnement des Antilles par l'utilisation du chlordécone.

L'une d'entre elles, Alexane Ozier-Lafontaine a été mise en examen mardi par un juge de Fort-de-France. "Était-il utile de se présenter à son domicile à 6 h 00 du matin avec une dizaine de gendarmes et qu'on la menotte ? Je crois que non", a réagi Me Eddy Arneton, avocat de la militante sur la radio RCI. "Nous sommes en face d'une jeune femme qui a déjà répondu à une convocation sur cette affaire", a-t-il rappelé.

La destruction des statues en Martinique avait fait réagir jusqu'au sommet de l'État. "En abolissant l'esclavage il y a 172 ans, Victor Schoelcher a fait la grandeur de la France. Je condamne avec fermeté les actes qui, perpétrés en Martinique, salissent sa mémoire et celle de la République", avait écrit Emmanuel Macron sur Twitter.