Suicide de Nicolas à Poissy : ses parents "outrés et effarés" par le courrier du rectorat

Entrée du lycée professionnel Adrienne-Bolland à Poissy, où un adolescent de 15 ans, qui s'est suicidé le 6 septembre 2023, a été scolarisé en 2022-2023. Il avait signalé être victime de harcèlement scolaire dans cet établissement.
Les parents du jeune Guadeloupéen qui s'est suicidé à la rentrée à Poissy (Yvelines), après s'être plaint l'année précédente de harcèlement, ont été "outrés et effarés de recevoir" des courriers de l'administration qui jugeaient leur attitude "inacceptable", a déclaré à l'AFP la mère du jeune homme.

"Nous avons été outrés et effarés de recevoir de telles lettres." Deux jours après l'enterrement du jeune Guadeloupéen de 15 ans qui s'est suicidé à son domicile de Poissy (Yvelines) il y a deux semaines, les parents de Nicolas dénoncent publiquement les courriers de l'administration qui jugeaient leur attitude "inacceptable", a déclaré à l'AFP la mère du jeune homme.

Dans ces lettres, le rectorat de Versailles évoquait les risques pénaux d'une dénonciation inexacte, a assuré la mère de Nicolas, Béatrice, qui a précisé ne pas avoir encore décidé si elle allait porter plainte. "Avant de prendre cette décision, nous attendons les résultats des enquêtes et les actions qui seront menées par le gouvernement", a-t-elle expliqué lors d'un échangé écrit avec l'AFP dimanche.

"Ce courrier est une honte"

Deux membres du gouvernement ont réagi samedi, après la publication des lettres du rectorat et du proviseur du lycée par BFMTV. La Première ministre Elisabeth Borne a qualifié de "choquant" le ton de la missive. "Ce courrier est une honte, une honte", a pour sa part déclaré Gabriel Attal, qui a ordonné une enquête administrative.

Pour la mère de l'adolescent, ces réactions officielles ont montré qu'enfin, leur "fils était reconnu dans sa souffrance et son harcèlement". Son fils s'est suicidé le 5 septembre, à sa rentrée dans un nouvel établissement.

Dès mi-octobre 2022, les parents de Nicolas ont réalisé que leur fils se faisait harceler et ont alerté l'équipe pédagogique. Mi-mars, ils ont appris par son psychologue que leur fils a fait une tentative de suicide en janvier. "C'est à ce moment-là que nous avons tout mis en branle pour aider notre fils, main courante, rendez-vous avec le proviseur, échanges de courriers, etc.", a-t-elle énuméré.

Après un premier rendez-vous avec l'équipe pédagogique, les parents ont envoyé un nouveau courrier au proviseur, mais n'ont reçu en réponse que les lettres critiquées par Mme Borne et M. Attal. "Nous ne savons toujours pas si une sanction, même symbolique, a été émise à l'encontre des harceleurs", a-t-elle déploré.