Avec la Taxe Générale à la Consommation, révolution fiscale en Nouvelle-Calédonie

Après un test « à blanc » en avril 2017, la taxe générale à la consommation (TGC) entre en vigueur ce 1er octobre en Nouvelle-Calédonie, avec de nombreuses attentes pour les consommateurs et les entreprises.
Branle-bas de combat dans les supermarchés et commerces de Nouvelle-Calédonie ce lundi 1er octobre, alors qu’entre en vigueur la taxe générale sur la consommation (TGC), sorte de TVA locale. Cet impôt indirect devrait permettre de simplifier la fiscalité et de faire baisser les prix dans ce territoire parmi les plus chers de France.
 

Qu’est-ce qui va changer ?

La TGC remplace 7 taxes existantes et est appliquée en quatre taux : un réduit à 3% pour la production locale, un spécifique à 6% pour les services, en plus du taux normal à 11% et du taux supérieur à 22% pour les produits de luxe, le tabac ou encore les boissons sucrées. Une taxe visible, affichée sur les tickets de caisse. En revanche pour le gouvernement, pas question de perdre au change. La TGC devrait permettre de conserver le même rendement, environ 51 milliards CFP, soit 427 millions d'euros.
 

Quelles conséquences sur les prix ?

C’est l’un des objectifs de la mise en place de la TGC : faire baisser les prix pour les consommateurs. Des baisses de 11 à 20% sont attendues, selon le type de produit et la taille des commerces. Les produits de première nécessité, exonérés de taxe à l’importation, ne seront pas non plus concernés par à la TGC et ne devraient donc pas changer de tarifs.

Dans le secteur de l’ameublement ou du jouet, pas de gros changement attendus non plus. Mais d’autres produits vont en revanche voir leurs prix s’envoler. Le tabac, par exemple, reste soumis à la même taxe, mise en place en janvier dernier. Une augmentation d’une vingtaine de pourcent est encore attendue. Même chose pour les boissons sucrées et l’alcool. « Si on prend une bouteille de champagne à 4000 CPF (NDLR : 33 euros), je pense qu’elle va se retrouver à 4600 CPF (NDLR : 38 euros)», explique un commerçant dans ce reportage d’Erik Dufour et José Solia :
©nouvellecaledonie


Une réforme attendue mais controversée

Le gouvernement l'assure, la mise en place de la TGC devrait se faire sans inflation. Mais selon un rapport de l’Autorité  de la concurrence de Nouvelle-Calédonie paru en mai, il existe tout de même un risque d’inflation compris entre 0,3 et 5%. Elle recommande pour cela un encadrement des prix, appuyée par les organisations patronales et syndicales de Nouvelle-Calédonie.  Un encadrement est donc prévu pour douze mois, notamment pour éviter les marges sur les produits de grande consommation et les pièces détachées automobiles, sauf dans les petits commerces et les stations-services.

Enfin du côté des commerçants, la tâche est complexe. après un temps de solde pour écouler les stocks anciennement soumis à la taxe à l'importation, nombre d'entre eux ont vidé leurs rayons ces derniers, voire même baissé les rideaux pour réaliser des inventaires et réorganiser les étiquetages après un calcul des prix. Des formations ont même été proposées pour accompagner les commerçants dans le grand saut vers la TGC.