Tour de France 2016 : Rony Martias, l'ancien coureur devenu assistant sportif dans l'équipe Direct Énergie

Après 10 ans de professionnalisme, Rony Martias a décidé de "passer de l'autre côté"
Après 10 ans passés dans le peloton, Rony Martias est devenu l'homme à tout faire de la formation française. C'est Jean-René Bernaudeau, le directeur, qui lui a donné sa chance, après l'avoir fait passer professionnel en 2003
Sur le Tour de France, Rony Martias est inarrêtable et sa journée, un marathon. À 7 heures du matin, le Guadeloupéen court déjà de partout. Sa mission : préparer les collations pour les invités qui suivent la course dans les voitures et le staff de l'équipe Direct Énergie. Ensuite, il doit remplir les bidons des cyclistes - ils boivent entre 5 et 8 litres par étape, puis il s'occupe de leur ravitaillement.

Lors des changements d'hôtel entre les étapes, c'est lui qui s'occupe de la logistique. Il lui arrive également de conduire le bus de la formation entre l'arrivée et le départ. Il repère les endroits stratégiques pour passer les musettes, il se met en haut des cols pour donner les bidons, la liste est encore longue… Ses collègues sont admiratifs. "Rony, c'est un personnage en lui-même, il a beaucoup d'énergie. Il met toujours l'ambiance. Il a le sourire et la motivation. Passer de l'autre côté de la barrière comme il l'a fait ce n'est pas facile", lâche le cuisinier.

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"Il apporte son grand cœur"

Car Rony Martias n'a pas toujours été assistant sportif, son poste actuel. De 2003 à 2013, il est coureur professionnel. C'est en 1998 qu'il tape dans l'œil de Jean-René Bernaudeau, venu en Guadeloupe chercher des coureurs. "J'avais rendez-vous avec Yohann Gène, qui fait aujourd'hui partie de l'équipe du Tour. C'est Rony qui a ouvert la porte. J'ai fini par les emmener tous les deux, j'ai bien fait. Ils sont comme mes enfants", se souvient le manager de Direct Énergie.

Entre Jean-René Bernaudeau et Rony Martias, la complicité est totale

Rony intègre son équipe (Bouygues Télécom puis Europcar) jusqu'en 2010, puis passe trois ans chez Sojasun, dont le sponsor s'arrête en 2013, ce qui le pousse à la retraite. "Ensuite, quand il a arrêté sa carrière, j'avais besoin de gens honnêtes, et l'histoire a continué. Il a changé d'équipe, mais dans sa tête, il est resté attaché à mon esprit. Sur le Tour, il apporte son grand cœur, son bonheur, son enthousiasme", sourit Jean-René Bernaudeau.

Devenu masseur sur le tas

La journée de Rony Martias ne se termine pas à la fin de l'étape. De retour à l'hôtel, il retrouve deux coureurs, Adrien Petit et Yohann Gène, son ami de toujours, pour le massage d'après-course, un moment essentiel pour éliminer les toxines et récupérer. "J'ai appris avec le métier assez rapidement avec les personnes qui me massaient quand j'étais cycliste. C'est sur Yohann que je me suis exercé au début", confie-t-il.

Yohann Gène et Rony Martias se connaissent depuis qu'ils ont 12 ans

20h : Rony a terminé toutes ses tâches. Jusqu'au 24 juillet, date de l'arrivée du Tour de France sur les Champs Elysées, ce rituel se répétera quotidiennement.