Ce dimanche, c'est bien plus qu’une course de bateau qui attend les 40 marins qui vont prendre le départ de la dixième édition du Vendée Globe aux Sables-d’Olonne. Ils vont s’attaquer à un géant, un monstre, à l’Everest des Mer – surnom donné à cette course. Pendant près de trois mois, ces marins vont partir pour un tour du monde à la voile, seul, sans assistance et sans escale. Ils vont braver les mers du Sud, l’Atlantique, croiser le fer avec des dépressions en pleine mer et passer le mythique cap Horn au sud du Chili (en Amérique du Sud).
Suivez le départ de la course en direct sur France 3.
Parmi ces "héros" des océans, un guadeloupéen. Damien Seguin est un habitué de cette course au large. Il y a quatre ans, il était déjà au départ et avait bouclé son tour du monde à la septième place en 80 jours et 21h. Une première expérience qui va lui servir avant cette nouvelle Odyssée. "On a l’habitude de dire que la voile, c'est un sport d’expérience, donc avoir déjà vécu un Vendée Globe quand on aborde un deuxième, c’est très important notamment pour la connaissance des mers du Sud, raconte le skipper Guadeloupéen. Après, je ne dis pas que c’est ça qui fera la différence, mais ça m’aide beaucoup dans mon approche".
"C’est différent d’il y a quatre ans"
Cette année, cette course mythique renoue avec le public absent en 2020 à cause du Covid. Depuis l’ouverture du village départ sur les pontons aux Sables-d’Olonne, le public répond présent au plus grand plaisir des marins qui profitent d’un dernier bain de foule avant de s’isoler dans leur Imoca (classe des bateaux qui participent à la course). "On a trois semaines de village ici aux Sables-d’Olonne. Le monde est là, c’est assez intense et c’est dingue de pouvoir prendre cette énergie du public", souffle Damien Seguin.
Le Guadeloupéen est le premier skipper souffrant d’un handicap de l’histoire à participer à cette course autour du monde. Dimanche, il va vivre sa première remonté du chenal avec du public. Il a hâte. "C’est différent d’il y a quatre ans, dit-il.
Je vais enfin vivre un départ du Vendée Globe avec du monde sur la descente du chenal, ça va être exceptionnel.
Damien Seguin
Il y a quatre ans, même face à un public limité – à cause de la jauge sanitaire - Damien Seguin était devenu populaire, car il était apparu à l’avant de son bateau sur la ligne d’arrivée déguisé en Capitaine Crochet. "Aujourd'hui, je suis plus connu dans le monde de la voile, tout le monde connait le fameux bateau rouge et le Capitaine Crochet, se réjouit-il. L'arrivée du dernier Vendée Globe a beaucoup marqué les gens et c'est sympa d'avoir cette cote de popularité".
Un bateau pour la gagne ?
Pour son premier Vendée Globe, Damien Seguin avait terminé la course à la septième place sur son Imoca à Dérives. Cette année, le Guadeloupéen double champion paralympique veut jouer dans la cour des grands. Il a troqué son vieux voilier contre un plus puissant. Ambitieux, il sera au départ de son deuxième Vendée sur le bateau vainqueur de la dernière édition. Le navire a été remis en état de marche et surtout, il est équipé de nouveaux foils afin de permettre au guadeloupéen de voler vers ses rêves.
Son objectif sera de faire mieux que ses 80 jours et 21h. "Il y aura des moments où ce sera difficile, mais il y aura d'autre où on prendra beaucoup de plaisir aussi, glisse le marin de 45 ans. Sur son nouveau bolide des mers Damien Seguin pourra compter sur le soutien de son île. "Je ne renie pas mes origines, je sais qu’encore une fois, il y aura une partie de la Gwada [Guadeloupe, NDLR] avec moi dans ce tour du monde". Le lâcher des fauves et les derniers au revoir se feront à 13 h 02 ce dimanche.