Le dérèglement climatique s'accentue au fil des ans. La diminution de la disponibilité en eau est une de ses principales conséquences. L'eau, ressource naturelle, autrefois abondante, se raréfie. La hausse des températures et des conditions météorologiques extrêmes (sécheresses, canicules, cyclones) affectent la distribution de cet élément vital.
Nos modes de vies actuels, l'agriculture, l'élevage, l'industrie consomment énormément d'eau. Une prise de conscience se généralise : ce bien commun, si précieux, doit être préservé et moins gaspillé.
Une situation aggravée en Outre-mer
Les territoires ultramarins souffrent en plus de difficultés spécifiques propres à chaque territoire. De Wallis à Mayotte, de la Guyane aux Antilles, la population subit de façon récurrente des restrictions ou des coupures inopinées du réseau d'eau potable lorsqu'elle y a accès.
Une mauvaise gestion et la vétusté du réseau pénalisent les Guadeloupéens. Le chlordécone, pesticide trop longtemps utilisé dans les bananeraies des Antilles, a pollué sols et nappes phréatiques de la Martinique et de la Guadeloupe. En Guyane, le mercure de l'orpaillage empoisonne les rivières et les Amerindiens. L'exploitation minière à ciel ouvert du nickel en Nouvelle-Calédonie génère des problèmes d’érosion des sols, de dérèglement des débits hydriques, de pollution des cours d’eau et des points de captage.
La situation est la plus critique à Mayotte : un tiers des habitants n'a pas l'eau courante. L'eau distribuée dans le réseau mahorais serait, en plus, de mauvaise qualité. D'autre part, l'assainissement est insuffisant. Seuls 10% des foyers sont reliés. Ce qui génère des risques sanitaires et environnementaux importants : insalubrité publique, dégradation des cours d’eau et de la qualité du lagon.
Des solutions existent
Agriculture, industrie touristique, consommation domestique, chaque secteur présente ses besoins comme "essentiels" et tous invoquent leur sobriété. Celle-ci, pourtant, n'est pas suffisante.
D’autres solutions doivent être mises en œuvre. Recyclage des eaux usées, rénovation des réseaux, dessalement de l’eau de mer, de nouvelles techniques apparaissent en même temps que de nouvelles revendications comme celle d’un "droit opposable pour tous à l’accès à l’eau potable".
Les invités de Sophie Vingadassalom
Outre-mer, et si on bougait les lignes donne la parole à celles et ceux qui agissent pour que l’eau soit accessible à tous en quantité suffisante pour vivre dignement.
En plateau :
- le député Olivier Serva, rapporteur d'une commission d'enquête parlementaire sur l'eau
- Najib Mahfoudi, coordinateur interministériel du Plan Eau DOM
- Sarah Mouhoussoune, co-auteure d'un rapport du CESE (Conseil Economique Social et Environnemental)
En duplex :
- En direct de la Guyane : Sophie Charles, maire de Saint-Laurent du Maroni, présidente de la Communauté de communes de l'Ouest guyanais (CCOG)
- en direct de la Guadeloupe : Sabrina Cajoly, habitante de Saint-François, qui a porté plainte contre l'unique syndicat des eaux de l'île.
Présentation Sophie Vingadassalom
Rédaction en chef Didier Givodan
Production Pôle Outre-mer de France Télévisions
Durée 52 minutes - © 2023