Vie chère en Outre-mer : Huguette Bello, députée de La Réunion, demande "la taxation des surprofits"

Pendant les questions au gouvernement de ce mardi 4 décembre, la députée de La Réunion Huguette Bello a demandé la taxation des surprofits dans les Outre-mer et particulièrement à La Réunion. Elle demande plus de mesures spécifiques pour lutter contre la vie chère. 
Petite passe d'armes ce mardi 4 décembre entre la députée Huguette Bello (GDR) et la ministre des Outre-mer, Annick Girardin. Lors des questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale, Huguette Bello a rappelé la crise qui a secoué l'île pendant 15 jours. Un "cri de colère mais aussi d'espérance" avec en fond, la question du pouvoir d'achat et de la vie chère. 
 

Taxer les surprofits


A ce sujet, il faut une réponse politique, selon la députée :
 

La vie chère, la vie très chère, est généralisée. Elle exige donc que les indispensables revalorisations du SMIC, des retraites et des allocations s'accompagnent à La Réunion d'actions structurelles sur les prix. Les mono, duo, oligopoles, les ententes de fait, les intégrations verticales traversent les décénnies.


Huguette Bello demande donc, en plus des mesures d'urgences prises par Annick Girardin lors de sa visite sur l'île de La Réunion, des réponses plus profondes : "Il est temps d'envisager la taxation des surprofits engrangés dans les Outre-mer", a-t-elle demandé au gouvernement. "Soyez persuadés que cette taxe-là sera accueillie car elle sera bénéfique pour le plus grand nombre."
 

Le Livre Bleu en question


La députée de La Réunion a aussi rappelé que le "fléau généralisé de la vie chère n'était pas référencé dans le livre référence de ce quinquennat pour les Outre-mer", faisant allusion au Livre bleu pour les Outre-mer. 

En effet, si une grande partie des annonces faites par Annick Girardin lors de sa visite à La Réunion figurait déjà dans le Livre Bleu ou dans le plan pauvreté du gouvernement, la question de la vie chère a été celle qui a reçu le moins d'éclairages. Un manque reconnu par la ministre des Outremer, qui précise "ne pas se tourner les pouces depuis 18 mois" face aux difficultés des Outre-mer : "Une partie des réponses étaient là mais c’est vrai, et vous avez raison, il manquait une partie sur le coût de la vie dans les territoires d’Outre-mer et notamment à La Réunion où l’on a de 10 à 40% de prix plus élevés qu’en métropole.
 

Refus de discussion des parlementaires


Mais à ces questions, Annick Girardin explique qu'elle ne pourra pas répondre seule. La ministre a d'ailleurs fait allusion aux refus des parlementaires réunionnais de la rencontrer lors de son passage sur l'île en pleine crise des gilets jaunes. 
 

Je ne comprends pas qu’avec d’autres parlementaires vous ayez refusé de venir me rencontrer parce que je crois que les Réunionnais et Réunionnaises ont vu à ce moment-là qui était sur le terrain à leurs côtés. J’espère que vous allez avec moi, avec tous ceux qui se sont mobilisés, le conseil régional, le conseil départemental, les élus, apporter une réponse collective. Parce que la réponse ne peut être que collective et vous le savez très bien.


En plus d'une refixation du bouclier qualité prix et de la mise en place d'un "panier péi" pour favoriser la production locale, la ministre des Outre-mer avait annoncé à la fin de sa visite officielle à La Réunion lancer une concertation citoyenne pour répondre à la problématique de la vie chère dans l'île.

Mercredi 5 décembre, un débat sur les gilets jaunes est prévu devant la représentation nationale.

Retrouvez l'échange entre Huguette Bello, députée de La Réunion et Annick Girardin, ministre des Outre-mer :