Des perquisitions sont en cours ce mardi 05 mars à l'hôtel de ville de Paris et ses annexes dans le cadre d'une enquête du parquet national financier (PNF) sur les conditions du voyage controversé de la maire Anne Hidalgo en octobre 2023 à Tahiti, a indiqué une source judiciaire à l'AFP, confirmant une information du journal Le Monde.
L'enquête, ouverte en novembre pour prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics, porte sur le "déplacement à Tahiti de Mme Anne Hidalgo et d'une délégation de la ville de Paris" notamment à la suite d'une plainte de l'association AC (Anti-corruption), a précisé cette source judiciaire.
La mairie de Paris a fourni les "documents complémentaires sollicités".
Les signalements de plusieurs élus du Conseil de Paris ou de la région Ile-de-France ont aussi amené à l'ouverture de l'enquête préliminaire, a précisé la même source. Les perquisitions sont réalisées par les enquêteurs de Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) "en présence de magistrats du PNF", selon cette source.
Dans une réponse écrite à l'AFP, la mairie de Paris a indiqué mardi avoir "d'ores et déjà produit volontairement les justificatifs relatifs au déplacement d'une délégation Ville en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie". "Cette enquête s'inscrit naturellement dans la suite du signalement adressé au parquet national financier", a souligné la mairie, ajoutant avoir remis mardi les "documents complémentaires sollicités". La mairie a également rappelé que sa commission de déontologie – dont les membres sont nommés sur proposition de Mme Hidalgo – avait qualifié le déplacement de "régulier sur le plan déontologique".
La mairie est confiante
La mairie s'est dite "sereine et confiante quant à l'issue de ces investigations". Ce déplacement de trois semaines en Nouvelle-Calédonie puis en Polynésie française, d'abord professionnel puis privé, avait d'abord été critiqué par l'opposition de droite, fustigeant le bilan carbone et le coût du voyage.
Une fois Mme Hidalgo rentrée à Paris, l'affaire avait ensuite suscité un large écho médiatique, devenant le "Tahiti Gate" dans laquelle la maire PS était accusée de mélange des genres. Selon la commission de déontologie, "la Ville de Paris n'a pas financé sur des fonds publics l'activité personnelle et privée de la maire de Paris et n'a pas subi de préjudice".