Après l'attaque du Hamas en Israël, les 34 pèlerins polynésiens ont enfin tous atterri à Paris

22 des 34 Polynésiens sont arrivés ce samedi matin à l'aéroport d'Orly à Paris, après quatre jours de périple pour quitter Israël.
Partis en pèlerinage à Jérusalem, 34 Polynésiens s'étaient retrouvés bloqués un temps en Israël après l'attaque du Hamas. Ils ont finalement pu fuir le pays et atterrir ce samedi matin dans l'Hexagone après un long périple en passant par la Jordanie, la Turquie et l'Italie.

C'est le temps des retrouvailles joyeuses et des embrassades à l'aéroport d'Orly ce samedi matin. Vers 9h (heure de Paris), 22 pèlerins polynésiens sont accueillis par leurs 12 compagnons de voyage, qui sont arrivés la veille par un autre avion.

Après avoir fui Israël, le groupe de 34 pèlerins polynésiens a été divisé en deux en Jordanie. Ils se retrouvent enfin ce samedi matin à l'aéroport d'Orly, à Paris.

Car quitter Jérusalem et rejoindre l'Hexagone n'a pas été simple pour ces chrétiens : s'ils ont pu tous ensemble traverser la frontière entre Israël et la Jordanie, ils ont ensuite été séparés en deux groupes. L'un composé d'une douzaine de Polynésiens qui est passé par la Turquie et est donc arrivé ce vendredi à Paris, et le second de 22 personnes qui a transité par l'Italie et atterrit ce samedi matin. Un périple incroyable pour Teura Tarahu qui n'a "pas de mot" pour expliquer ce qu'elle a vécu.

"Nous sommes passés en priorité"

Elle garde cependant un regard critique sur la situation : avertie par un sénateur polynésien qu'un vol avait été affrété pour les ressortissants français basés en Israël, elle ne comprend pas pourquoi l'agence "qui a organisé notre pèlerinage nous a fait faire tout ce parcours jusqu'en Jordanie, ensuite passer par Rome, compliqué quoi... Il semblerait que ce soit la solution la plus rapide pour sortir du pays et être en sécurité en Jordanie."

Ce n'était en tout cas pas l'avis de Serge Cohen Solal, le consul honoraire d'Israël à Tahiti, qui avait estimé que, dans le contexte actuel, ce parcours était " imprudent".

Pour le père Bruno Mai, à l'inverse, ce passage par la Jordanie "a été une grâce" car il a permis "de contourner le problème". "L'agence de voyages [...] a obtenu que nous passions par la Jordanie et la Turquie sans visa, et arrivés à la frontière Israël-Jordanie, il y avait beaucoup de monde, beaucoup de cars, et nous sommes passés en priorité, nous sommes restés à la frontière environ deux heures", retrace-t-il.

Derrière les souvenirs ramenés du pèlerinage à Jérusalem, le soulagement pour les 34 Polynésiens d'avoir pu quitter Israël après les attaques du Hamas.

Il se rappelle aussi avoir vu par la suite sur les réseaux sociaux des milliers de personnes à l'aéroport dont des Français, trop nombreux pour monter dans les premiers avions affrétés par l'État, destinés aux "plus vulnérables" s'imagine le père.

"À Tahiti, on n'a pas l'habitude"

L'arrivée en Jordanie le 11 octobre a donc été un soulagement, et ils ont eu ainsi le temps de se remettre de leurs émotions. "Nous à Tahiti, on n'a pas l'habitude, on ne connaît pas. Nous, c'est la paix, l'amour, clame Teura Taharu. Donc être confronté à cette situation, c'est sûr que c'était inquiétant."

L'arrivée de 34 pèlerins polynésiens à Paris ce samedi matin marque la fin d'un long périple, après avoir fui les affrontements en Israël. Ils sont passés par la Jordanie, la Turquie, d'autres par l'Italie pour enfin rejoindre le sol français en toute sécurité. Ce soir, ils prendront un dernier vol pour rentrer chez eux à Tahiti.

"Nos familles aussi étaient très inquiètes", poursuit-elle. Et même beaucoup plus préoccupés que le groupe bloqué sur place : "On était assez loin du côté de Bethléem, ensuite on s'est déplacé à Jérusalem donc on était assez loin de la zone de guerre. Mais à Tahiti, ils avaient l'impression qu'on était au centre de la guerre !"

Les familles et la communauté chrétienne de Polynésie attendent de pied ferme les 34 pèlerins qui restent dans la nuit de samedi à dimanche à Paris, avant de reprendre un avion pour Papeete ce 15 octobre... Comme c'était prévu initialement !