"Au revoir Man Tine", de Mérine Céco, nostalgie d’une Martinique d’enfance

Dans « Au revoir Man Tine », Mérine Céco revient avec nostalgie sur la Martinique de son enfance. Au détour de ce recueil de nouvelles, elle rend hommage aux parents, aux femmes et aux grands-mères de cette île encore meurtrie par son histoire, et qui ne veut pas se l’avouer. 
Comment renouer avec une histoire occultée par sa propre population ? Comment participer à la nécessaire transmission entre les générations, délier les liens d’une langue dominée, le créole, dire enfin les choses ? Révéler les faits, même les plus insignifiants, qui forment la colonne vertébrale d’un pays et de ses habitants ?
 
« Les enfants de la deuxième génération, après José (le jeune héros de La Rue Cases-Nègres de l’écrivain martiniquais Joseph Zobel, ndlr) ont grandi dans l’illusion d’être français, jusqu’au bout du petit orteil, sans aucune conscience d’être les victimes d’un détournement de mémoire et d’histoire », écrit Mérine Céco dans le prologue de son recueil de nouvelles « Au revoir Man Tine » (éditions Ecriture).
 
Avec un ton très personnel, la romancière martiniquaise (et par ailleurs présidente de l’université des Antilles sous son vrai nom, Corinne Mencé-Caster) explore les petites histoires de la Martinique de son enfance, sous le regard espiègle et symbolique de Man Tine, la fabuleuse grand-mère du petit José Hassam de Zobel. Les souvenirs s’entremêlent, et à travers eux se profilent les contours d’une Martinique (presque) oubliée, dans douze nouvelles remplies d’humour et de nostalgie. Et c’est un véritable régal.
 

Mérine Céco, « Au revoir Man Tine » - éditions Ecriture, février 2016, 175 pages, 17 euros.

>>> LIRE un extrait de « Au revoir Man Tine » de Mérine Céco