La Première ministre Elisabeth Borne va engager des discussions entre État, loyalistes et indépendantistes sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie le 28 octobre à Matignon, a-t-elle annoncé dans un courrier dont l'AFP a obtenu copie.
"Au terme des trois consultations prévues par l'accord de Nouméa, il est désormais nécessaire d'engager les discussions tripartites sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie", indique Mme Borne dans ce courrier en date du 6 octobre, en ajoutant qu'elle réunira "pour la première fois la Convention des partenaires" le 28 octobre à Matignon.
Le processus de décolonisation inscrit dans l'accord de Nouméa, signé en 1998, est arrivé à son terme à l'issue du troisième référendum d'autodétermination. Les parties prenantes doivent maintenant s'accorder entre elles pour doter la Nouvelle-Calédonie d'un nouveau statut.
Réunion tripartite ou bilatérale ?
"Les représentants désignés par les présidents du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, du congrès, des cinq groupes politiques du congrès, des trois provinces, des deux associations de maires, du sénat coutumier, du CESE (Conseil économique, social et environnemental) et des trois chambres consulaires ainsi que les parlementaires seront invités à participer à la Convention des partenaires", indique le texte. "Les signataires de l'accord de Nouméa seront également associés à cette première réunion pour marquer la continuité du processus politique défini en 1998", ajoute la Première ministre.
Début septembre, le ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco avait effectué sa première visite en Nouvelle-Calédonie avec l'objectif affiché de "renouer les fils du dialogue", notamment avec les indépendantistes. Mais si les indépendantistes envisagent de dialoguer avec l'État, le 21 septembre dernier, le bureau politique du FLNKS a rejeté l'idée d'une discussion tripartite autour de l'avenir institutionnel du territoire.
Le dialogue entre l'État et les indépendantistes était rompu depuis le référendum du 12 décembre dernier, date rejetée par les indépendantistes du FLNKS qui avaient alors appelé à la "non-participation", c'est-à-dire au boycott passif de cette troisième et dernière consultation. Le "non" à l'indépendance l'avait alors emporté avec une écrasante majorité de 96,3% mais une participation de seulement 44%, alors que celle-ci avait dépassé les 80% lors des deux précédents scrutins.