Bobsleigh : pour les championnats du monde, le Guadeloupéen Jérôme Laporal veut faire mieux qu'aux JO de Pékin

Jérôme Laporal et ses coéquipier de l'équipe de France de bob à 4 lors de la manche de Coupe du monde d'Igls en Autriche, en janvier 2019.
Le natif de Marie-Galante s'élance samedi 4 février dans la compétition mondiale qui a lieu à Saint-Moritz, en Suisse. Cet ancien athlète devenu bobeur avait terminé 19ᵉ des Jeux olympiques d'hiver 2022 en bob à quatre.

Il y a un peu plus de 150 ans, la toute première piste de bobsleigh était tracée à Saint-Moritz, une des plus anciennes stations de sports d'hiver au monde, située en Suisse. Samedi 4 février, c'est sur cette même piste qu'un jeune Français né à Marie-Galante, en Guadeloupe, va tenter de décrocher son premier titre mondial de bobsleigh à quatre. Ou du moins, tenter de faire mieux qu'il y a un an, lors des Jeux olympiques d'hiver de Pékin, où l'équipe de France avait fini 19ᵉ (sur 28).

"Les JO de 2022, c'était une petite erreur de parcours", convient aujourd'hui Jérôme Laporal, 29 ans. À l'époque, le Guadeloupéen, désormais installé dans le Nord de l'Hexagone, participait à sa première compétition internationale de bobsleigh. Mais il en est reparti déçu. Pour les championnats du monde, il veut prendre sa "revanche".

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Un athlète devenu bobeur

Sur les pistes glacées suisses, Jérome Laporal s'élancera avec trois autres de ses coéquipiers. Lui a le rôle de quatrième pousseur, place réservée à "celui qui court le plus vite", explique-t-il. Car si le Guadeloupéen a mis un pied dans ce sport de glisse popularisé par le film Rasta Rocket sorti en 1993, c'est avant tout parce qu'il était un athlète hors pair. Classé parmi les 20 meilleurs Français sur 60 m, le sprinteur a tapé dans l'œil d'un certain Max Robert, champion du monde de bob à quatre en 1999, qui l'initie à la discipline (comme il l'avait déjà fait pour un autre athlète antillais devenu bobeur, Dorian Hauterville).

"Je n’étais pas bien, j’avais l’impression d’être dans une machine à laver", avait-il raconté après sa première compétition, comme le relate l'équipe de France sur son site. "Maintenant, je prends du plaisir", dit-il, après plus de quatre ans de pratique et d'entraînement. 

Sacré vice-champion d'Europe de bobsleigh en 2019, Saint-Moritz est son tout premier championnat du monde. Puissant et explosif, comme il le dit lui-même, le Marie-Galantais veut porter son équipe dans son rôle de "brakeman". Depuis les derniers JO, le groupe a gagné en coordination et en expérience collective. "Au bob à quatre, il faut avoir une bonne synchronisation dès le départ et enchaîner assez vite", explique-t-il. 

Au-delà d'améliorer sa performance, Jérôme Laporal veut utiliser sa discipline pour promouvoir les bienfaits du sport auprès des jeunes Guadeloupéens, et en particulier des Marie-Galantais. "Il y a beaucoup de talent sur mon île et malheureusement, on ne fait pas le nécessaire pour que ces jeunes puissent s'exprimer", regrette-t-il. Sur les pistes de Saint-Moritz, ce week-end, il veut montrer que, comme au judo, au football, en escrime, en athlétisme et plein d'autres disciplines, la Guadeloupe est une terre de champions.