Soudain, le ciel réunionnais s'est paré de nuages, la houle s'est abattue sur les plages, le vent a commencé à souffler. "Restez chez vous, ne sortez en aucune manière", a ordonné le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini. "Il y a de l'inquiétude dans la population", constate Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis.
Dimanche 14 janvier, La Réunion ne bat qu'au rythme de l'avancée du cyclone tropical Belal, qui se trouvait à 210 km de l'île au dernier point de Météo-France, à 20 h, heure locale. À cette même heure, le département est passé en alerte rouge cyclonique, obligeant le confinement de toute la population. Le passage de l'œil du cyclone est attendu dans la journée de lundi. Voici ce que l'on sait de cette tempête, qui s'annonce historique.
Suivez l'évolution de la situation en direct sur Réunion la 1ère.
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Des vents dévastateurs allant jusqu'à 250 km/h attendus
Dans son dernier bulletin météo, l'antenne locale de Météo-France prévoit des "vents dévastateurs" qui balaieront l'île, allant de 200 km/h sur les bas, jusqu'à 250 km/h sur les hauts. La situation météorologique n'a cessé de se dégrader entre samedi et dimanche, attirant parfois les curieux sur les bords de mer pour admirer l'agitation de la mer.
Météo-France prévient pourtant que des vagues d'une hauteur moyenne de 8 m pourraient s'abattre sur le littoral réunionnais, avec certaines pouvant atteindre 12, voire 15 m, de hauteur.
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L'alerte rouge cyclonique déclenchée à 20 h
Face à ces conditions météo extrêmes, le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, a indiqué lors d'un point presse dimanche midi, que l'île serait placée en alerte rouge cyclonique à partir de 20 h (17h heure de Paris).
L'alerte rouge ordonne le confinement, jusqu'à nouvel ordre, de toute la population, exception faite pour les services de secours. Toute circulation sera donc interdite. La population est invitée à s'informer sur l'évolution de la situation.
Le confinement pourrait durer plus de 24 heures, a laissé sous-entendre le préfet, le passage de Belal sur La Réunion étant attendu dans la journée de lundi. "Le plus vraisemblable, c'est qu'il faille se préparer à un confinement qui inclura la nuit de lundi à mardi", a-t-il indiqué.
Conséquence du passage du cyclone, l'aéroport Roland-Garros a fermé ses portes à 16 h. Les compagnies avaient modifié leurs plannings pour faire en sorte d'avancer leurs vols samedi, avant l'arrivée de la dépression.
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Un cyclone potentiellement historique
Les autorités s'attendent à ce que Belal fassent des dégâts. Alors que la préfecture évoquait une intensité comparable à des tempêtes d'il y a dix ou vingt ans, il semblerait désormais qu'il faille regarder beaucoup plus loin pour retrouver un cyclone aussi puissant.
Céline Jauffret, directrice interrégionale de Météo-France pour l'océan Indien, a comparé Belal au cyclone Firinga de 1989, qui avait fait quatre morts et des milliers de sinistrés, ou encore Jenny, en 1962 (37 morts).
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Des centres d'hébergement ouverts sur l'île
De Saint-Denis à Saint-Paul, du Tampon à Saint-Louis, les communes se sont activées pour mettre en place des centres d'hébergement et des numéros d'urgence. Des habitants de Saint-Benoît ont d'ores et déjà dû être évacués, à cause de la montée du niveau de la rivière des Marsouins. Voici la liste de l'ensemble des centres partagée par Réunion la 1ère.
"En accord avec nos principes de solidarité et de protection des citoyens, nous assurons le ravitaillement continu de tous nos centres de secours pendant toute la période du cyclone", a indiqué la maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts, sur Facebook. "Il y a de l'inquiétude dans la population", constatait-elle au micro de Franceinfo plus tôt dans la journée.
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a indiqué sur X (ancien Twitter) que "tous les moyens ont été mobilisés" pour faire face à la catastrophe et que le président Emmanuel Macron, le Premier ministre Gabriel Attal et lui-même suivaient la situation de très près.
Le chef de l'État a appelé la population réunionnaise à la prudence. Le Premier ministre a convoqué une cellule de crise à 19 h, heure de Paris (22 h, heure de La Réunion) au ministère de l'Intérieur.