De petits appareils orange voguent entre les vagues de la mer des Caraïbes jusqu'au large de la Floride, et jusqu'au cœur des cyclones, avec à leur bord d'étranges appareils scientifiques. Ces instruments de mesures de données de l'océan ne sont pas nouveaux. Depuis quelques années, l'Agence nationale de l'océan et de l'atmosphère américaine les utilise pour mesurer la surpêche au large de ses côtes. Mais jamais ceux-ci n'avaient été envoyés dans des conditions météorologiques extrêmes.
Au cœur de Fiona
Pour les décrire, l'un des coordinateurs du projet, l'océanographe américain Greg Foltz explique : "Ce sont des véhicules de 7 mètres de long qui naviguent à la surface et sans équipage. Comme de petits voiliers ou une grande planche de surf avec une voile." À première vue, pas très solide, et pourtant, ces drones flottants sont capables de survivre là où personne ne s'aventure. "C’est vraiment difficile de collecter des données de bonnes qualités sur les ouragans. On ne peut pas y envoyer un bateau", rappelle Greg Foltz. Ce qui donne lieu à des images plutôt impressionnantes, capturées par une caméra embarquée disposée sur le mat du drone lors de la tempête Fiona, qui a notamment touché les cotes guadeloupéennes.
"Quelques fois, grâce aux données que l'on reçoit, on voit bien que le drone s'est complètement retourné dans l'eau, blague le scientifique. Mais grâce à la balance ingénieuse, il est capable de faire contrepoids et de remettre du bon côté tout seul."
Mieux comprendre pour mieux protéger
Né d'un partenariat avec une entreprise californienne qui conçoit les drones et l'agence de recherche américaine sur l'océan, le projet grandit chaque année depuis les premiers tests en 2020. Une fois récoltées en temps réel, les informations sont tout de suite transmises aux prévisionnistes météos du monde entier. "L’objectif est de donner aux populations des alertes plus précises, envisage Greg Foltz. On peut mieux savoir et leur dire quand elles doivent évacuer et comment elles doivent se préparer."
"Le premier que l'on a vraiment lancé dans un ouragan, c'était en 2021, pendant la tempête Sam, se souvient Greg Foltz. Étonnamment, on a pu en tirer beaucoup de données, parce qu'on avait peur que quelque chose se passe mal en l'envoyant dans de telles conditions. Les vagues atteignent parfois 25 mètres de haut."
Prometteur pour les océans du monde entier
"Le premier que l'on a vraiment lancé dans un ouragan, c'était en 2021, pendant la tempête Sam, se souvient Greg Foltz. Étonnamment, on a pu en tirer beaucoup de données, parce qu'on avait peur que quelque chose se passe mal en l'envoyant dans de telles conditions. Les vagues atteignent parfois 25 mètres de haut."
La mission 2023 de l'Agence nationale de l'océan et de l'atmosphère (NOAA) américaine se concentre sur trois zones stratégiques, qui impactent directement les côtes américaines. Mais le scientifique espère bien pouvoir développer son projet sur les eaux du monde entier. "Le problème serait sûrement le financement, estime Greg Foltz. Je ne pense pas que NOAA investisse dans un endroit du monde qui n'influence pas directement les États-Unis, mais ce serait très intéressant pour la science. Il y a beaucoup plus de cyclones tropicaux dans le Pacifique que dans l'Atlantique, donc on récolterait surement beaucoup plus de connaissances."