Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, et Jean-François Carenco, celui chargé spécifiquement des territoires ultramarins, ont pris un chemin différent après leur visite de trois jours en Nouvelle-Calédonie. L'un est rentré à Paris. L'autre prolonge son séjour de deux jours dans le Pacifique en se rendant les lundi 6 et mardi 7 mars à Wallis et Futuna. Une première pour un ministre depuis quatre ans, souligne son cabinet (la dernière était celle d'Annick Girardin, ministre des Outre-mer, en mars 2019).
Lui qui avait promis aux Wallisiens et Futuniens de se rendre dans l'archipel avant la fin de l'année 2022 n'avait jusque-là pas encore trouver le temps de tenir sa promesse.
Mais depuis son arrivée au ministère des Outre-mer, l'ancien préfet n'a pas pour autant laissé de côté les dossiers de ce territoire aux enjeux bien particuliers. En octobre dernier, il recevait une délégation de Wallis et Futuna à Paris, lui permettant d'évoquer les sujets préoccupant l'archipel (soutien de l’État, desserte maritime et aérienne de Futuna, contrat social entre l'Hexagone et les institutions locales…). Cette semaine, au Salon de l'Agriculture, il n'a pas manqué de saluer les producteurs de Wallis et Futuna, qui exposaient pour la première fois sur leur propre stand.
Améliorer l'accès aux crédits, appareils de dialyse...
À son arrivée à Wallis lundi, Jean-François Carenco va s'entretenir avec les autorités locales. Le représentant de l'État, Hervé Jonathan, d'abord. Puis le président de l'Assemblée territoriale, Munipoese Miliakaaka, ensuite.
La visite du ministre tournera autour de trois thématiques principales, explique le ministère des Outre-mer : le vieillissement de la population, le monopole bancaire de la BNP Paribas et la relation de l'Hexagone avec les collectivités locales.
Pendant son court séjour, Jean-François Carenco se rendra sur le chantier du quai de Leava, qui doit permettre d'améliorer la desserte maritime entre les îles de Wallis et de Futuna. Mais les travaux traînent. Un frein au développement du territoire que voudrait soulever le ministre chargé des Outre-mer.
Car l'objectif affiché du gouvernement est clair : il faut redynamiser Wallis et Futuna, et renouer le lien institutionnel qui lie l'Hexagone et ses institutions locales. Un de ses objectifs sera donc de mettre en place les conditions pour lever le monopole bancaire qu'exerce la BNP Paribas sur le territoire*. Jean-François Carenco signera également un nouveau contrat social à l'Assemblée territoriale.
Autre dossier qu'évoquera le ministre : la santé. Au mois d'octobre dernier, le sénateur du territoire Mikaele Kulimoetoke avait interpellé le gouvernement sur la situation sanitaire de Wallis et Futuna, où aucune politique de prévention n'a été mise en place depuis 2005, s'alarmait-il. Conséquence : le diabète et les maladies cardio-vasculaires ont augmenté sur le territoire. Et l'inégal aménagement des structures de santé entre les îles a un impact direct sur la population : quatre Futuniens nécessitant une dialyse ont dû déménager à Wallis (à 230 km) faute d'appareils appropriés à Futuna. Le cabinet du ministre l'assure : ces quatre personnes dialysées vont pouvoir retourner sur leur île d'origine.
(*) Mise à jour jeudi 9 mars à 15h30 : le cabinet de Jean-François Carenco a précisé à Outre-mer La 1ère que, suite aux discussions du ministre avec les acteurs économiques de Wallis et Futuna, l'objectif n'est pas de parler de concurrence, mais d'améliorer l'offre bancaire existante.