Trois fois ministre et désormais Première ministre, première femme depuis 31 ans à rentrer à Matignon. Élisabeth Borne a été choisie par Emmanuel Macron pour former le nouveau gouvernement de son second mandat. Présente elle aussi à ses côtés depuis son arrivée à l'Élysée en 2017, Annick Girardin a adressé ses "vœux de réussite" à sa collègue, qu'elle qualifie de "véritable femme d'État". Ancienne ministre des Outre-mer, actuelle ministre de la Mer, elle a réagi sur Twitter :
Son successeur rue Oudinot, Sébastien Lecornu, lui, n'a pas commenté la nomination. Il a repartagé le message de remerciement posté par Emmanuel Macron pour Jean Castex et son gouvernement.
Lui aussi passé rue Oudinot en tant que secrétaire d'État chargé des Outre-mer, Yves Jégo a souhaité "courage et force" à Élisabeth Borne "pour la tâche immense qui l'attend".
L'ancienne ministre des Sports d'Emmanuel Macron, la Guadeloupéenne Laura Flessel, se réjouit elle de voir la France "écri[re] une page de son histoire au féminin", ajoutant en créole "Fos Élisabeth" ("force à Élisabeth", ndlr).
Félicitations des élus de la majorité
Les élus ultramarins de la majorité se sont également exprimés suite au choix de la Première ministre. Stéphane Claireaux, député de Saint-Pierre et Miquelon, l'a félicitée, se remémorant son passage sur l'archipel à l'occasion du premier vol direct depuis l'Hexagone en 2018.
Dans un communiqué, le sénateur LREM de La Réunion, Michel Dennemont, a lui aussi félicité Élisabeth Borne : "C'est une femme politique de grande qualité. Je suis certain qu'elle saura mener l'action gouvernementale avec détermination." Le président du Conseil départemental de La Réunion, Cyrille Melchior, a également réagi. "Je salue la nomination d’une femme d’expérience et compétente qui maîtrise ses dossiers", écrit-il dans un communiqué, rendant au passage hommage à Jean Castex "qui a réussi à gouverner la France dans une période difficile".
En Nouvelle-Calédonie, Sonia Backès, présidente de la province Sud, s'est elle aussi réjouie de ce choix : "Une sage décision du président Macron qui place une femme engagée à ce poste si important pour les Français et les Calédoniens." Nicolas Metzdorf, le maire de La Foa, la décrit comme une "femme compétente et déterminée".
Peu de réactions dans l'opposition ultramarine
Du côté de l'opposition, les élus et personnalités politiques des Outre-mer ont gardé le silence quant à la nomination d'Élisabeth Borne. Certains se sont contentés de repartager quelques messages de critiques, à l'instar de la députée réunionnaise Karine Lebon (LFI) qui a relayé les tweets cinglants de Jean-Luc Mélenchon.
La section guadeloupéenne du Parti socialiste s'est fendue d'un communiqué, rappelant qu'"au-delà de la satisfaction symbolique" de voir une femme à ce poste, il faut y voir "le signe d'une regrettable et d'une redoutable continuité avec les mauvaises politiques ultra-libérales inspirées par Emmanuel Macron."
Il doit bien être clair que rien dans le bilan des 5 années écoulées ne permet de faire d'Élisabeth Borne la femme de gauche que décrivent aujourd'hui certains éditorialistes et que des fonctions antérieures pourraient laisser entrevoir.
Fédération du parti socialiste de Guadeloupe
En Nouvelle-Calédonie, l'indépendantiste Louis Mapou, président du gouvernement, a évoqué "le grand défi" qui l'attend, ainsi que les responsables politiques calédoniens, à savoir "voir quelles sont les conditions qu'il faut réunir et surtout sur quelles bases nous allons pouvoir jalonner les discussions qui vont s'ouvrir dans les prochaines semaines" quant à l'avenir du territoire.
Jacques Lallié, président de la province des Îles, dit être dans l'expectative quant aux autres nominations, notamment au ministère des Outre-mer : "Quel que soit le Premier ministre des DOM-TOM, nous disons que la souveraineté n'est pas négociable." Du côté de la province Nord, Victor Tutugoro estime qu'Élisabeth Borne pourrait avoir une approche différente : "On va aborder quelque chose de sérieux et d’intéressant avec la Première ministre parce que c’est d’abord une femme."