Emmanuel Macron entame mardi un déplacement de quatre jours à Mayotte et à La Réunion, une visite attendue dans deux territoires secoués en 2018 par de forts mouvements de contestation populaire. Le chef de l'Etat posera également le pied aux Glorieuses.
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Ce long déplacement, qualifié par l'Élysée de "plus important voyage national depuis la rentrée", est le premier dans l'océan Indien du président, qui s'était rendu brièvement à La Réunion et à Mayotte pendant la campagne présidentielle de 2017. Il s'agit aussi de son cinquième en outre-mer.
Mayotte fait face à une forte pression migratoire, principalement des îles voisines des Comores, dont la plus proche, Anjouan, est à 70 km de ses côtes. Le recensement Insee de 2017 a comptabilisé 256.500 habitants dans l'île, dont 48% d'étrangers. Parmi eux, 95% sont Comoriens. La moitié de ces étrangers sont en situation irrégulière.
L'opération Shikandra, qui a pour objectif d'atteindre 25.000 reconduites à la frontière en 2019, a "déjà de premiers résultats en terme d'efficacité", assure l'Élysée: 22.000 reconduites ont été comptabilisées au 1er octobre. Elle fait suite au mouvement de protestation populaire contre l'insécurité et l'immigration qui avait paralysé l'île pendant presque six semaines au printemps 2018. La population mahoraise accusait l'immigration clandestine d'être responsable de l'insécurité et de la saturation des écoles, de l'hôpital et des services publics.
Emmanuel Macron parlera aussi développement économique avec les maires, rencontrera la population dans les rues de Mamoudzou (chef-lieu) et rendra hommage à Zéna M'déré, décédée il y a 20 ans, cheffe de file du mouvement des "chatouilleuses", ces femmes qui se sont battues dans les années 60-70 pour une Mayotte française, avec pour arme la chatouille.
Sa venue sera l'occasion de mettre en place le dispositif "Choose La Réunion", forum économique en présence d'une cinquantaine de grands investisseurs français et étrangers afin de renforcer l'attractivité du territoire et "projeter les acteurs économiques réunionnais" vers les régions voisines, l'Afrique australe et le sous-continent indien. "Des annonces concrètes d'emploi et d'investissements" sont à la clé, selon l'Élysée.
Dans ce territoire où 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage atteint 24%, il rencontrera des demandeurs d'emploi dans une mission locale de Saint-Paul, s'entretiendra avec des participants aux nouvelles "représentations citoyennes" mises en place après la crise des "gilets jaunes", et pique-niquera avec des représentants des filières de la production agricole locale à Petite-île (sud).
Aux élections européennes, la liste du Rassemblement national est arrivée largement en tête à La Réunion (31,24%) comme à Mayotte (45,56%), reléguant la liste LREM respectivement en 3e (10,43%) et 5e positions (8,87%), les plus mauvais scores du parti présidentiel en France.
Cette courte escale (1 heure) en compagnie de scientifiques internationaux, au milieu du séjour dans ce petit archipel de 7 km2 seulement occupé par des militaires, haut lieu de la biodiversité, aura pour thème la défense de l'environnement, explique L'Élysée, qui affirme qu'il ne faut pas y voir une provocation et que le déplacement a été préparé "en lien avec les autorités malgaches". En mai dernier, Emmanuel Macron et le président malgache Andry Rajoelina ont annoncé qu'ils allaient reprendre les discussions sur ces îles dont les deux états se disputent la souveraineté.
Mayotte : immigration et insécurité
A Mayotte mardi, où il devrait être accompagné des ministres de l'Intérieur Christophe Castaner et des Outre-mer Annick Girardin, Emmanuel Macron vient constater le déploiement de l'opération Shikandra, un plan civilo-militaire de lutte contre l'immigration clandestine présenté en août.Mayotte fait face à une forte pression migratoire, principalement des îles voisines des Comores, dont la plus proche, Anjouan, est à 70 km de ses côtes. Le recensement Insee de 2017 a comptabilisé 256.500 habitants dans l'île, dont 48% d'étrangers. Parmi eux, 95% sont Comoriens. La moitié de ces étrangers sont en situation irrégulière.
L'opération Shikandra, qui a pour objectif d'atteindre 25.000 reconduites à la frontière en 2019, a "déjà de premiers résultats en terme d'efficacité", assure l'Élysée: 22.000 reconduites ont été comptabilisées au 1er octobre. Elle fait suite au mouvement de protestation populaire contre l'insécurité et l'immigration qui avait paralysé l'île pendant presque six semaines au printemps 2018. La population mahoraise accusait l'immigration clandestine d'être responsable de l'insécurité et de la saturation des écoles, de l'hôpital et des services publics.
Emmanuel Macron parlera aussi développement économique avec les maires, rencontrera la population dans les rues de Mamoudzou (chef-lieu) et rendra hommage à Zéna M'déré, décédée il y a 20 ans, cheffe de file du mouvement des "chatouilleuses", ces femmes qui se sont battues dans les années 60-70 pour une Mayotte française, avec pour arme la chatouille.
À La Réunion, vie chère et inégalités
A La Réunion, seul territoire d'outre-mer à avoir connu un mouvement de "gilets jaunes" il y a un an pour dénoncer la cherté de la vie et les inégalités sociales, le déplacement à partir de mercredi du chef de l'Etat, notamment accompagné par les ministres du Travail et de l'Agriculture, sera centré sur l'emploi et l'attractivité économique. Une mobilisation intersyndicale est annoncée pour jeudi.Sa venue sera l'occasion de mettre en place le dispositif "Choose La Réunion", forum économique en présence d'une cinquantaine de grands investisseurs français et étrangers afin de renforcer l'attractivité du territoire et "projeter les acteurs économiques réunionnais" vers les régions voisines, l'Afrique australe et le sous-continent indien. "Des annonces concrètes d'emploi et d'investissements" sont à la clé, selon l'Élysée.
Dans ce territoire où 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage atteint 24%, il rencontrera des demandeurs d'emploi dans une mission locale de Saint-Paul, s'entretiendra avec des participants aux nouvelles "représentations citoyennes" mises en place après la crise des "gilets jaunes", et pique-niquera avec des représentants des filières de la production agricole locale à Petite-île (sud).
Aux élections européennes, la liste du Rassemblement national est arrivée largement en tête à La Réunion (31,24%) comme à Mayotte (45,56%), reléguant la liste LREM respectivement en 3e (10,43%) et 5e positions (8,87%), les plus mauvais scores du parti présidentiel en France.
Première aux Glorieuses
Quant aux Glorieuses, une des cinq îles Éparses présumées riches en hydrocarbures, administrées par la France mais revendiquées par Madagascar depuis 1973, ce sera une première pour un président de la République.Cette courte escale (1 heure) en compagnie de scientifiques internationaux, au milieu du séjour dans ce petit archipel de 7 km2 seulement occupé par des militaires, haut lieu de la biodiversité, aura pour thème la défense de l'environnement, explique L'Élysée, qui affirme qu'il ne faut pas y voir une provocation et que le déplacement a été préparé "en lien avec les autorités malgaches". En mai dernier, Emmanuel Macron et le président malgache Andry Rajoelina ont annoncé qu'ils allaient reprendre les discussions sur ces îles dont les deux états se disputent la souveraineté.