Et si les femmes détenaient la solution pour un monde plus durable ?

Extrait de "Plantes médicinales" - Polynésie, série "De la Mère à la Terre en Outre-mer" ©En Terre Indigène
Dans chaque territoire ultramarin, des savoirs ancestraux perdurent et se transmettent entre femmes de génération en génération. Comment ces techniques et connaissances locales proposent une alternative aux répercussions du dérèglement climatique ? La série "De la Mère à la Terre en Outre-mer", forte en émotion, met en lumière sept gardiennes des savoirs à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Le tressage polynésien, les plantes médicinales marquisiennes et réunionnaises, le sel des Mamas Shingo et la pêche au djarifa à Mayotte, l’art de la poterie wayana ou l’agriculture sur brûlis des Kali’na en Guyane sont autant de savoir-faire écologiques qui risquent de disparaître tant la modernité bouscule nos modes de vie. "De la Mère à la Terre en Outre-mer" éclaire le combat de femmes, mobilisées pour partager leurs compétences à d'autres femmes et construire un monde plus respectueux de leurs droits. 

C'est vraiment un devoir pour moi de laisser à la génération future tout ce que j'ai reçu des anciens, des guérisseurs.

Sarah Vaki, gardienne de la mémoire de Fatu Hiva, Marquises

Retrouvez l'intégralité des épisodes "De la Mère à la Terre en Outre-mer" ici.

Une réponse écologique et durable

L'artisanat traditionnel utilise des ressources locales et durables pour la création. Il réduit l'empreinte écologique associée au transport de matériaux. La production se réalise à petite échelle ce qui réduit la consommation d'énergie et de ressources, contrairement à la production industrielle de masse.

Tiaré Taputu, experte en tressage de pandanus à Rurutu en Polynésie

Les créations artisanales sont généralement fabriquées avec une attention particulière. La qualité et la durabilité des réalisations sont considérées. Le travail humain est valorisé dans un produit fait main alors que la fabrication de masse cherche à produire à bas coût souvent au détriment des conditions de travail des employés.

Il en est de même pour l'agriculture locale. Les jardins créoles sont des gardiens de la biodiversité. Les achats de produits locaux soutiennent l'économie locale, offrent un revenu au producteur et favorisent les circuits courts de production et de distribution.

Une formation à l'émancipation et l'autonomie 

En transmettant leur savoir-faire et leurs connaissances, les femmes plus âgées jouent un rôle crucial dans l'autonomisation des plus jeunes. Elles offrent la possibilité d'un revenu complémentaire ou de consommer moins en fournissant nourriture et objets du quotidien. Le travail en groupe est moins ardu, il développe l'entraide et le soutien mutuel.

Une séance de pêche au djarifa à Mayotte

Les anciennes proposent aussi des conseils précieux pour le développement personnel et social des jeunes générations. Toutes les femmes rencontrées par la réalisatrice Anne Pastor, soulignent l'importance des échanges entre femmes, qui peuvent inspirer, stimuler ou apaiser selon les situations. 

Un partage de l'identité culturelle

Ces interactions renforcent les liens et nourrissent un sentiment de soutien mutuel. Ces échanges sont l'occasion de partager des histoires de vie, les expériences et les défis surmontés. Les traditions familiales, les coutumes culturelles et des récits historiques sont transmis. Cette transmission de l'héritage commun ancre l'identité culturelle et renforce la fierté des plus jeunes.

Cécile Kouyouri, femme amérindienne, cheffe chez les Kali'na

Écriture et réalisation Anne Pastor
Production Association En Terre Indigène
7 x 10 min  © 2024

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