Députés et sénateurs de Guadeloupe sont allés à la rencontre du ministre de l’Éducation nationale. Ils ont demandé à Jean-Michel Blanquer un moratoire sur la suppression de postes dans l’archipel. L'annonce du retrait de 72 postes a déclenché la colère des enseignants, en grève.
L'ensemble des parlementaires de Guadeloupe a fait le déplacement ce mercredi au ministère de l’Education nationale. Se positionnant comme "facilitateurs" pour que les enfants de Guadeloupe "retrouvent le chemin de l'école après 4 semaines de grève", ils ont demandé au ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer la mise en place d'un moratoire durant lequel aucune suppression de postes ne pourra être décidée pour le département.
Interrogé plus tôt dans la journée, Jean-Michel Blanquer avait assuré à la sénatrice Victoire Jasmin, lors des questions au gouvernement, que "le taux d’encadrement en Guadeloupe l'an prochain sera encore amélioré" malgré les suppressions de postes et "sera de 17,6%". En 2019, 86 postes avaient été supprimés en Guadeloupe et 44 sur l’année 2018.
En outre, selon le ministre, la proportion d'élèves par classe étant moindre en Guadeloupe du fait du vieillissement de la population (65% des écoles ont moins de 22 élèves par classe), la suppression de postes n'aurait donc pas d'impact sur l'encadrement des élèves.
Après avoir dénoncé le "silence des hommes politiques" lors d’une "semaine morte" organisée fin janvier, les syndicats ont rencontré les parlementaires au début du mois de février. Une réunion entre les quatre députés de Guadeloupe et le recteur de l'académie a ensuite eu lieu.
Mardi 4 février, les députés de Martinique Josette Matin et Serge Letchimy ont envoyé un courrier à Jean-Michel Blanquer. Évoquant les difficultés structurelles de la Martinique, comme le vieillissement de la population, le fort taux de chômage ou encore la pauvreté accrue, ils ont demandé au ministre d'engager "une démarche visant à reconstruire les relations avec l’ensemble des acteurs du monde éducatif". Parmi les "sujets centraux", "l'impact économique" dans l'archipel "des réformes menées", les "suppressions récurrentes de postes d'enseignants" et les E3C, les épreuves communes de contrôle continu mises en place cette année suite à la réforme du bac.
Une mission d’information doit voir le jour prochainement à la délégation des Outre-mer de l’Assemblée nationale "afin de réaliser un état des lieux du système scolaire en Guadeloupe et de voir comment adapter les moyens face aux handicaps accumulés".
Le ministre a entendu notre argumentation. Des propositions ont été faites de part et d'autre et demain (jeudi 6 février, NDLR), puisque les choses se sont faites dans un esprit constructif, le ministre va communiquer avec nous pour nous donner sa décision sur la question du moratoire, sur la question de la mission parlementaire d'évaluation de l'enseignement en Guadeloupe, avec son caractére archipélagique.
Max Mathiasin, député de la 3ème circonscription de Guadeloupe
Interrogé plus tôt dans la journée, Jean-Michel Blanquer avait assuré à la sénatrice Victoire Jasmin, lors des questions au gouvernement, que "le taux d’encadrement en Guadeloupe l'an prochain sera encore amélioré" malgré les suppressions de postes et "sera de 17,6%". En 2019, 86 postes avaient été supprimés en Guadeloupe et 44 sur l’année 2018.
En outre, selon le ministre, la proportion d'élèves par classe étant moindre en Guadeloupe du fait du vieillissement de la population (65% des écoles ont moins de 22 élèves par classe), la suppression de postes n'aurait donc pas d'impact sur l'encadrement des élèves.
72 postes supprimés
C'est pourtant l'un des éléments déclencheurs de la très forte mobilisation des enseignants en Guadeloupe, où, en moyenne, 90% des écoles, collèges et lycées sont bloqués depuis plus d’un mois. En plus de la contestation de la réforme des retraites qui mobilise sur l'ensemble du territoire national, les professeurs de Guadeloupe font grève contre la suppression de postes dans l'éducation. Annoncées en décembre dernier, elles concernent 72 postes, 53 dans le secondaire et 16 dans le primaire. Les enseignants demandent également la classification de la Guadeloupe en Zone d'éducation prioritaire.Après avoir dénoncé le "silence des hommes politiques" lors d’une "semaine morte" organisée fin janvier, les syndicats ont rencontré les parlementaires au début du mois de février. Une réunion entre les quatre députés de Guadeloupe et le recteur de l'académie a ensuite eu lieu.
GRÈVE DE L’ÉDUCATION : LES DÉPUTÉS DE LA GUADELOUPE FONT FRONT COMMUN POUR DÉFENDRE L’INTÉRÊT SUPÉRIEUR DU SYSTÈME ÉDUCATIF GUADELOUPÉEN ET DE L’ENSEMBLE DE SES PARTIES PRENANTES. pic.twitter.com/zx5fjqqihX
— Olivier SERVA Député (@olivier_serva) January 31, 2020
La Martinique aussi mobilisée
La Martinique est également fortement mobilisée contre la réforme des retraites et la suppression de postes : 73 postes sont concernés pour la rentrée 2020, 25 dans les écoles et 48 dans les collèges et lycées. Une motion de défiance a par ailleurs été déposée par cinq syndicats contre le recteur de l’académie de Martinique, Pascal Jan.Mardi 4 février, les députés de Martinique Josette Matin et Serge Letchimy ont envoyé un courrier à Jean-Michel Blanquer. Évoquant les difficultés structurelles de la Martinique, comme le vieillissement de la population, le fort taux de chômage ou encore la pauvreté accrue, ils ont demandé au ministre d'engager "une démarche visant à reconstruire les relations avec l’ensemble des acteurs du monde éducatif". Parmi les "sujets centraux", "l'impact économique" dans l'archipel "des réformes menées", les "suppressions récurrentes de postes d'enseignants" et les E3C, les épreuves communes de contrôle continu mises en place cette année suite à la réforme du bac.
Mission d’information
Contre ces E3C, de nombreux lycéens se sont d'ailleurs joints au mouvement en Guadeloupe comme en Martinique. Elles s'appliquent pourtant depuis la mi-janvier pour l'ensemble des élèves du secondaire en France.Une mission d’information doit voir le jour prochainement à la délégation des Outre-mer de l’Assemblée nationale "afin de réaliser un état des lieux du système scolaire en Guadeloupe et de voir comment adapter les moyens face aux handicaps accumulés".