Insécurité à Mayotte : les barrages continuent malgré les annonces du gouvernement

Les manifestants érigent de nouveaux barrages routiers à Mayotte ce jeudi 1er mars.
Mayotte reste paralysée ce jeudi 1er mars. Après avoir organisé de nombreux rassemblements contre l'insécurité, les manifestants érigent désormais des barrages routiers dans l'île pour se faire entendre.
Secouée depuis plus d'une semaine par un fort mouvement de contestation populaire contre l'insécurité, Mayotte est encore paralysée ce jeudi 1er mars. Les manifestants ont érigé plusieurs barrages sur des axes routiers stratégiques, dans le nord, le sud et le centre de l'île. Les accès au chef-lieu, Mamoudzou, sont bloqués.


Les rotations des barges sont toutefois maintenues entre la Grande Terre et la Petite Terre. Elles se font actuellement sous la protection des forces de l’ordre déployées en nombre près de la barge. Regardez ci-dessous les précisions de Mayotte La1ère.


"Des mesurettes"

Après avoir organisé de nombreux rassemblements contre l'insécurité ces dernières semaines, les manifestants ont décidé d'adopter depuis hier les barrages routiers comme nouvelle méthode de contestation. "Ces mesurettes en matière d'effectif sécuritaire sont qu'une stratégie de "trompe l'œil" de la part du gouvernement. On a besoin de vrais renforts d'effectifs, de matériels, et des véhicules adaptés indispensables à Mayotte", estime Tsontso Andhume de FO, Collectif des citoyens de Mayotte. Regardez ci-dessous le reportage de Mayotte La1ère :


Ce jeudi matin, des automobilistes n'ont pas pu se rendre au travail. "Ce mouvement est pour tous les Mahorais, nous devons être unanime contre l'insécurité, car c'est une guerre et ça suffit", confie l'un d'eux sur Mayotte La1ère.


Nouvelle agression

Mercredi, la journée a été marquée par une nouvelle agression dans le nord de l'île. Un entrepreneur a été agressé à coups de machette à proximité d'un barrage. "J'étais en voiture lorsqu'un monsieur a surgi de nulle part avec un coupe-coupe pour nous racketter. Ils voulaient nos portables", raconte Daniel Subra, sur Mayotte La1ère. En colère et traumatisé, Daniel Subra s'est rendu à l'hôpital. Avec une interruption temporaire de travail de huit jours, il s'inquiète pour son entreprise de construction. Il portera plainte, même s'il doute que ses agresseurs soient un jour arrêtés. Regardez ci-dessous le reportage de Mayotte La1ère : 

©la1ere

Cette nouvelle agression renforce un peu plus la détermination des manifestants. Mené par une intersyndicale et un collectif d'associations, le mouvement est né à la suite d'éclats de violence récurrents aux abords et à l'intérieur d'établissements scolaires. Ces dernières semaines, des incidents à répétions ont conduit les personnels de trois lycées à exercer leur droit de retrait. La grande majorité des chauffeurs de transport scolaire, dont les véhicules sont régulièrement caillassés, en ont fait de même.

De nouvelles mesures ?

Mardi, la ministre des Outre-mer. Annick Girardin a promis, des renforts de forces de l'ordre avec "des priorités : la sécurité et la lutte contre l'immigration clandestine, bien entendu, mais aussi la santé, le logement et les transports, qui font votre vie de tous les jours". La ministre envisage de se rendre sur place après la législative partielle des 18 et 25 mars.

Ces déclarations n'ont toutefois pas convaincu les manifestants qui restent mobilisés. Pour le député LR Mansour Kamardine, les annonces sont "un premier pas dans le bon sens mais qui doit être suivi d'un second train de mesures dans les prochains jours pour apaiser réellement la situation".