"En tant que chercheur sur le paludisme, je rêvais du jour où nous disposerions d'un vaccin sûr et efficace contre le paludisme. Maintenant, nous en avons deux", a déclaré en conférence de presse le patron de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L'OMS "recommande un deuxième vaccin appelé R21/Matrix-M pour prévenir le paludisme chez les enfants à risque de contracter la maladie", suite aux avis de son Groupe consultatif stratégique d'experts sur la vaccination (SAGE) et de son Groupe consultatif sur la politique de gestion du paludisme (MPAG). Une fois que ce dernier feu vert sera obtenu, l'Unicef et l'Alliance du vaccin (Gavi) pourront administrer le vaccin, qui est fabriqué par le Serum Institute of India. Son utilisation a toutefois déjà été autorisée par les autorités au Ghana, au Nigeria et au Burkina Faso.
Cette maladie très ancienne, qui provoque fièvre, maux de tête et frissons jusqu'à devenir une affection grave, voire mortelle, en l'absence de traitement, a causé en 2021 la mort de 619.000 personnes dans le monde. Outre-mer, le paludisme est toujours présent, comme à La Réunion où 17 cas avait été diagnostiqué depuis le début de l'année. À Mayotte, 72 cas de paludisme importés (en provenance des Comores ou de l'Afrique de l'Est) ont été déclarés. Enfin en Guyane, la montée des cas liée au paludisme en juin dernier à conduit l'Agence Régionale de Santé à un plan de prévention et une recherche active des cas.
"Très grands pas en avant"
En 2021, un autre vaccin, "RTS,S", produit par le géant pharmaceutique britannique GSK, était devenu le premier vaccin à être recommandé par l'OMS pour prévenir le paludisme chez les enfants dans les zones où la transmission de la maladie est modérée à élever. Les deux vaccins ont des taux d'efficacité similaires autour de 75% quand ils sont administrés dans les mêmes conditions.
"D'un coût compris entre 2 et 4 dollars américains (1,90 à 3,81 euros) par dose, ce vaccin est comparable à d'autres méthodes recommandées contre le paludisme et à d'autres vaccins pour enfants", a précisé le docteur Tedros. Il constitue donc un "très grand pas en avant" pour les dizaines de pays qui veulent obtenir des sérums contre ce fléau, a indiqué la Dr O'Brien.
D'ici à 2026, l'OMS et ses partenaires s'attendent à des demandes allant jusqu'à 60 millions de doses par an. D'ici à 2030, ce chiffre devrait atteindre jusqu'à 100 millions, a indiqué Gavi dans un communiqué.
Dengue et méningite
Les experts vaccinaux de l'OMS ont également recommandé un nouveau vaccin contre la dengue, Qdenga, pour les 6-16 ans vivant dans des zones où cette maladie constitue un problème de santé publique important. Un nouveau vaccin contre la méningite, appelé Men5CV, qui protège contre cinq espèces de bactéries responsables de la maladie, a aussi eu le feu vert.
Quant à la lutte contre le Covid-19, ces experts ont jugé que pour la plupart des vaccins, une seule dose était désormais suffisante pour la primo-vaccination contre la maladie étant donné que la plupart des personnes ont déjà été infectés au moins une fois.