C’est avec un grand sourire que Melvine Malard brandit son trophée de meilleure joueuse du match face à l’Islande hier soir. En plus de cette distinction, elle est devenue aussi la plus jeune buteuse de la compéttion en marquant un but au bout de 43 secondes de jeu, à l’âge de 22 ans.
Melvin Malard a réalisé une prestation XXL face à l'Islande en dépit d'un résultat nul frustrant (1-1). De bon augure si la joueuse de l’Olympique Lyonnais venait à être titularisée face aux Pays-Bas.
Pendant la conférence de presse après la rencontre, une question a été posée à la sélectionneuse de l’équipe de France, Corinne Diacre, concernant la titularisation de Melvine Malard suite au forfait de Marie-Antoinette Katoto. Elle a botté en touche en répondant : "C'est bien essayé mais je ne répondrai pas (rires). Il faut déchiffrer entre les lignes. Melvine est jeune, elle a montré de belles choses à l'entraînement. Jusqu'ici je l'avais plutôt utilisée sur un côté et elle ne nous a jamais déçus. Et c'est encore le cas ce soir avec une très belle prestation, avec ce but qui a failli nous donner la victoire. C'est une jeune joueuse talentueuse. Elle ne calcule pas les efforts, elle donne beaucoup, et ce soir j'avais envie de lui rendre la pareille."
Son destin bascule à l’âge de 14 ans loin de La Réunion
La carrière de Malard bascule à l'âge de 14 ans quand, à l'occasion d'un tournoi inter-ligues disputé avec l'équipe de l'île de la Réunion à Clairefontaine, elle est repérée par Sonia Bompastor, l'ex-internationale devenue responsable de la formation à l'OL féminin. "C'était une joueuse athlétique qui faisait preuve de maturité, en avance sur les autres. Elle courait très vite et était techniquement à l'aise avec le ballon", raconte cette dernière. En revanche, "la faire venir dans l’Hexagone a été un changement radical pour elle au niveau de la culture et de la mentalité. Ce n'était pas évident sans sa famille. Parfois elle pleurait, il faisait froid".
La jeune joueuse intègre la section sportive de Saint-Louis-Saint-Bruno, dans le quartier lyonnais de la Croix-Rousse, d'abord en internat avant de loger chez une grande cousine.
"La difficulté que j'avais avec l'internat, c'est qu'ils prennaient les téléphones le soir. Mais j'avais besoin d'appeler ma mère, ma famille, donc c'était impossible pour moi", se souvient la joueuse. "Dans ma tête, l'idée, c'était de ne pas lâcher pour ensuite faire venir ma mère et c'est chose faite".
Avoir fait le pari de quitter son île natale a été gagnant. Melvine Malard est la joueuse à suivre de l’Euro 2022. Rendez-vous samedi 23 juillet pour les quarts de finales face aux Pays-Bas.