Malavoi sera à la Cigale samedi 21 mai. Sorti le 4 décembre 2020, ce n’est que cette année que le groupe martiniquais Malavoi peut enfin présenter dans l’Hexagone son dernier album Masibol, hommage aux femmes fortes des Antilles. Samedi soir, dans la fameuse salle de spectacle parisienne, il ne s’agira pas d’un simple concert, mais d’un événement : le groupe célèbrera ses 50 ans d’existence !
Et si vous aviez des doutes, leur producteur, Eric Basset, vous le rappelle : "Malavoi c’est une institution. Les musiciens peuvent bien changer (ce qui n’est plus arrivé depuis une quinzaine d’années tout de même), ça reste Malavoi. C’est le même esprit, les mêmes racines et les mêmes influences." À l’écoute, on le vérifie : pas de rupture entre Masibol et les albums précédents.
Magnifier les musiques traditionnelles de la Martinique
Avec Malavoi, le regretté Paulo Rosine, l’âme du groupe, souhaitait magnifier les musiques traditionnelles de son île : mazurka, biguine. En y ajoutant ses influences jazz et cubaines. De toute son existence, la formation n’a jamais dérogé à cette ligne de conduite. "Paulo adorait la musique cubaine, surtout un certain Guillermo Portabales, l’auteur de l’incontournable El Carretero, repris par le groupe. C’est aussi en écoutant ce morceau que Paulo avait fait le choix original des cordes plutôt que celui des cuivres. D’autant qu’il existait une école de violon en Martinique qui a formé Mano Césaire (ndlr, le fondateur)" détaille Eric Basset.
Tout comme Kassav (quarante ans d’existence), c’est aussi la longévité qui caractérise ce groupe. Les albums solos expliquent en partie la durée de vie de la formation zouk. Chez Malavoi, c’est leur statut.
Ils ont choisi de rester amateurs. De ce fait, ils n’ont jamais connu les tensions liées aux soucis d’argent. Tous avaient un boulot à côté, ils ne dépendaient pas financièrement du groupe.
Eric Basset, producteur de Malavoi
En 1987, la question s’est posée à nouveau. Veulent-ils passer professionnels, donc s’installer à Paris ? Paulo Rosine et Mano Césaire tranchèrent définitivement. "Ils m’ont dit : on vit en Martinique, on reste en Martinique. Si tu veux qu’on ait de la musique de Malavoi, on doit rester en Martinique. Chez nous, nous n’avons pas de pression. On fait la musique qui nous tient à cœur. Et si le public fait défection, il n’y a pas mort d’homme."
Jouer principalement à domicile constitue donc la formule gagnante de ce groupe qui a sorti une vingtaine d’albums et un nombre incalculable de tubes comme Amélia, La Filo, Sport national, Case à Lucie ou encore Sidonie que l’on devrait entendre à nouveau samedi soir à la Cigale.