Le soir du 24 juillet 2022, alors qu'ils assistaient à une fête dans un village dans l'Aude, en Occitanie, Hans, un Guadeloupéen, et un de ses amis mahorais, se font violemment tabasser par une quinzaine de personnes. Trois d'entre eux devaient être jugés pour "violence en réunion" mercredi 17 janvier au tribunal judiciaire de Carcassonne. Finalement, le procès a été renvoyé au 4 septembre 2024, a confirmé un avocat à Outre-mer la 1ère.
Ce n'est pas la première fois que le procès est reporté. Le premier devait se tenir le 2 juin 2023, moins d'un an après les faits. Mais la partie civile considérait que le dossier était incomplet, avec seulement trois personnes convoquées devant le juge, alors qu'une quinzaine d'individus aurait participé au lynchage. Elle avait donc réclamé le report.
Un adjoint au maire parmi les prévenus
La fédération nationale des Maisons des Potes, association qui lutte contre les discriminations et qui s'est portée partie civile dans ce dossier, aimerait également que la qualification raciste de l'attaque soit prise en compte dans les débats, alors que les prévenus sont uniquement poursuivis pour "violence en réunion".
Selon le média L'Indépendant, le procès a cette fois-ci été reporté "afin de permettre un temps d'audience plus large au regard des nombreux témoins cités à la barre".
À Verzeille, lieu où s'est déroulé le lynchage des deux hommes en 2022, la fête bat son plein lorsqu'une rumeur sur des personnes qui piqueraient des participants avec des seringues commencent à circuler. Très vite, le doigt est pointé vers le Guadeloupéen et le Mahorais. Ils sont alors pris à partie par un groupe, et sont violemment frappés. "Tue-le ! Tue-le !", crie même une personne sur les vidéos de l'agression qui avait été diffusée sur les réseaux sociaux.
Parmi les prévenus convoqués au palais de justice de Carcassonne, on compte un adjoint au maire de Verzeille, un rugbyman et un agent de sécurité privée. Après le tabassage, Hans s'était vu prescrire six jours d'incapacité totale de travail.