Il avait dénoncé une "justice discriminatoire". En Martinique, des hauts magistrats de la cour d’appel de Fort-de-France dénoncent des propos "outranciers" d'Alfred Marie-Jeanne, député et président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM).
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Des hauts magistrats de la cour d'appel de Fort-de-France ont dénoncé, mercredi 14 septembre, des propos "outranciers" d'Alfred Marie-Jeanne, député et président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM).
Selon eux, "si chacun est libre, à l'occasion de poursuites pénales engagées à son encontre, d'exercer les droits de la défense", ils "ne peuvent néanmoins laisser accréditer l'idée infondée que la justice en Martinique se rend de manière discriminatoire".
Outre "ces termes outranciers prêtés à l'intéressé", les deux magistrats estiment qu'ils mettent "gravement en cause l'impartialité de l'autorité judiciaire".
Ils en appellent "au respect de l'institution judiciaire et de ceux qui la servent et réaffirment leur soutien à l'ensemble des magistrats et des fonctionnaires de justice qui oeuvrent en Martinique".
Le député (groupe Gauche démocrate et républicaine) est poursuivi, avec sa fille et le compagnon de celle-ci, pour "prise illégale d'intérêt, faux et usage de faux et recel", dans le cadre d'un dossier de coopération régionale portant sur la construction d'une école à l'île de la Dominique (au nord de la Martinique) alors qu'il était président du conseil régional de la Martinique.
Une "justice discriminatoire"
Gilles Rosati, premier président de la cour d'appel, et Bernard Rabatel, procureur général, pointent dans un communiqué une interview d’Alfred Marie-Jeanne dénonçant une "justice discriminatoire".Selon eux, "si chacun est libre, à l'occasion de poursuites pénales engagées à son encontre, d'exercer les droits de la défense", ils "ne peuvent néanmoins laisser accréditer l'idée infondée que la justice en Martinique se rend de manière discriminatoire".
Outre "ces termes outranciers prêtés à l'intéressé", les deux magistrats estiment qu'ils mettent "gravement en cause l'impartialité de l'autorité judiciaire".
Ils en appellent "au respect de l'institution judiciaire et de ceux qui la servent et réaffirment leur soutien à l'ensemble des magistrats et des fonctionnaires de justice qui oeuvrent en Martinique".
Un procès dépaysé
Le 8 septembre, la Cour de cassation avait décidé de dépayser à Paris le procès d'Alfred Marie-Jeanne, poursuivi pour "prise illégale d'intérêt" et prévu initialement le 9 novembre prochain à Fort-de-France. La demande du dépaysement avait été formulée par le procureur général de Fort-de-France.Le député (groupe Gauche démocrate et républicaine) est poursuivi, avec sa fille et le compagnon de celle-ci, pour "prise illégale d'intérêt, faux et usage de faux et recel", dans le cadre d'un dossier de coopération régionale portant sur la construction d'une école à l'île de la Dominique (au nord de la Martinique) alors qu'il était président du conseil régional de la Martinique.