Mayotte, le "laboratoire" de l’agriculture de demain en Outre-mer pour Emmanuel Macron

Emmanuel Macron lors de la réception en l'honneur des agriculteurs ultramarins, le 26 février 2025.
Le président de la République a profité d'une réception organisée en hommage aux agriculteurs d'Outre-mer en marge du Salon de l'agriculture pour rappeler sa stratégie agricole. Elle repose sur trois piliers : diversifier les cultures, mieux s'inscrire dans les contextes régionaux et trouver des variétés plus résilientes.

Comme chaque année, le président de la République a reçu les agriculteurs d’Outre-mer en marge du Salon de l’agriculture, qui se tient jusqu’au 2 mars à la Porte de Versailles, à Paris. Ils étaient plus de 300 invités à se presser dans la salle des fêtes du palais de l’Élysée ce mercredi 26 février en fin de matinée.

Depuis le passage du cyclone Chido à Mayotte, tout est à reconstruire. Y compris l’agriculture. Emmanuel Macron voit dans ce drame l’occasion de mettre en œuvre sa stratégie agricole pour les Outre-mer. L’île de l’océan Indien serait un "laboratoire" pour appliquer cette stratégie, qui serait ensuite étendue aux autres territoires ultramarins. Le plan tient en trois points : "diversification, inscription régionale, modernisation". 

"Depuis 2019, j’ai fait de l’autonomie alimentaire l’axe majeur en matière de politique agricole en Outre-mer, a rappelé Emmanuel Macron. Cette stratégie est la seule qui permet de réconcilier nos objectifs : créer de l’emploi, lutter contre la vie chère, réduire notre bilan carbone." Un objectif loin d’être atteint : dans les DROM, en moyenne, la production locale ne couvre que 40% des besoins des habitants.

70% de la nourriture consommée en Outre-mer vient d'Europe

Le président a aussi insisté sur l’importance de la diversification, alors que les grandes cultures vouées à l’export, comme la banane et la canne, concentrent l’essentiel des aides publiques et monopolisent les terres cultivables.

C’est formidable d’avoir des territoires très forts dans la banane et dans le sucre, mais si ces territoires importent les trois quarts de leur consommation, ça ne permet pas d’avancer.

Emmanuel Macron

Le deuxième objectif d’Emmanuel Macron est "l’intégration régionale des territoires". "70% de l’alimentation ultramarine vient d’Europe, ce qui accroît les coûts", a expliqué le président, ajoutant qu’il fallait "travailler avec les sous-régions" pour développer les échanges mais sans "baisser la garde" vis-à-vis du respect de la santé des consommateurs.

Le troisième objectif concerne "l’innovation" et notamment la recherche de nouvelles variétés, plus résistantes, moins gourmandes en eau et capables de survivre face au changement climatique. "On doit trouver des cultures plus résilientes et on doit le faire dans la région, a résumé Emmanuel Macron. [C’est] ce qu’on est en train de faire à Mayotte, on le fait en crise, on le fait dans la souffrance, c’est un peu le laboratoire de ce que nous devons encore faire pour la suite."

"L’alimentation est en train de devenir une arme géopolitique", a affirmé le président de la République, soulignant "l’importance stratégique" de l’agriculture.