Les forces de sécurité sont intervenues dès 6 h, heure locale, pour procéder à la levée des blocages. Plusieurs des axes principaux de l'île ont ainsi été dégagés samedi matin. "Aucun blocage ne sera toléré", précise le préfet, Thierry Suquet, dans un communiqué.
Une "levée immédiate des barrages routiers" ordonnée par le préfet
Les gendarmes ont recensé au total 14 barrages et 500 manifestants, a-t-on précisé du côté de la gendarmerie, précisant cependant que certains barrages, une fois levés, étaient remis en place un peu plus loin.
La veille au soir, le préfet avait ordonné "la levée immédiate des barrages routiers" qui paralysent l'île depuis lundi matin. Un collectif d'habitants de Mayotte, luttant principalement contre l'immigration, a érigé lundi ces blocages pour dénoncer "l'insécurité" et la présence de migrants africains sur l'île.
Le collectif proteste en particulier contre l'installation de demandeurs d'asile originaires de l'Afrique des Grands Lacs dans un camp entourant le stade de Cavani, à Mamoudzou, qui électrise la situation sur l'île. Le démantèlement de ce camp a lui-même démarré jeudi.
Le collectif demande en outre "la fin du séjour territorialisé", qui empêche les détenteurs d'un titre de séjour à Mayotte, ainsi que "la fin du confinement permanent des résidents de Mayotte en raison de l'insécurité".
Le centre hospitalier difficilement accessible
Pour la préfecture, "les blocages rendent la vie de nos concitoyens beaucoup plus compliquée et encore plus difficile de jour en jour". Thierry Suquet évoque notamment l'impossibilité pour certains soignants de rejoindre le centre hospitalier de Mayotte (CHM).
"L'ensemble des services sont ainsi passés en 'service minimum' et les transports en ambulance entre les sites de l'hôpital sont restreints, voire annulés", déplore-t-il.
Des difficultés d'approvisionnement sont également apparues. "Un tiers seulement des médicaments sont parvenus aux pharmacies, des équipements médicaux ne parviennent pas à destination dans les établissements de santé", relève le préfet, jugeant "grave" la situation.