Le quinquennat d’Emmanuel Macron a été bien sûr marqué par les trois consultations référendaires sur l’avenir institutionnel du pays. C’est en mai 2018 que les Calédoniens font vraiment sa connaissance. Le chef de l’Etat visite pour la première fois le Caillou, qui prépare le référendum prévu le 4 novembre.
Pas un hasard, Emmanuel Macron choisit de se rendre à Ouvéa, au moment de la commémoration des trente ans de la tragédie de la grotte d’Iaai. C’est la première fois qu’un président de la République française se rend sur l’île.
Remise de l'acte de prise de possession
Autre acte fort : au centre culturel Tjibaou, il remet l’acte de prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France en 1853. Puis dans un discours au théâtre de l’Île à Nouville, le chef de l'Etat se pose en rassembleur, reconnaissant en ses termes la colonisation ou encore la ségrégation des Kanak. Il rend hommage dans le même temps aux bagnards et à leurs descendants.
Emmanuel Macron prononce cette phrase, reprise lors des campagnes référendaires : "La France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie." Il appelle à l’unité et au dialogue pour ne pas faire reculer l’Histoire. Un discours bien accueilli par tous les partis. Ce sera la dernière fois.
La crise Covid-19
La première consultation référendaire se déroule dans de bonnes conditions, de manière consensuelle, mais les suivantes vont tendre les relations entre l’Etat et les élus calédoniens. Notamment sur la date des scrutins. Le deuxième, en 2020, est reporté à la demande des indépendantistes, ce qui est justifié par des problèmes logistiques liés à l'arrivée du Covid-19. Une décision mal accueillie par les loyalistes.
Appel à la non-participation
Par la suite, Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, reprend le dossier calédonien à la demande d’Emmanuel Macron. L’Etat publie un document très attendu par les Calédoniens, celui des conséquences du Oui et du Non, qui est présenté en juillet 2021. Il fixe la date du troisième référendum au 12 décembre. Mécontents du contenu du document et de la date choisie, les indépendantistes accusent l’Etat français de sortir de sa neutralité.
La campagne référendaire débute en août. Mais en septembre, la Calédonie est rattrapée par la pandémie de Covid. Le débat sur le report de la date revient sur le tapis. Les indépendantistes n’obtiennent pas gain de cause. Ils appellent à la non-participation au vote et à refuser toute discussion au lendemain du scrutin.
56 % d'abstention au troisième référendum
Les résultats tombent. Un large Non l’emporte. Mais avec plus de 56 % de taux d’abstention, correspondant à cet appel à ne pas participer. Désormais, celui qui parle de "Calédonie chérie" est réélu président de la République, avec un soutien marqué des électeurs du Caillou qui se sont prononcés. C'est donc avec Emmanuel Macron que les indépendantistes vont devoir reprendre les discussions.
Voyez également cette synthèse de Brigitte Whaap :