Paris 2024 : Le cycliste réunionnais Donavan Grondin, en route vers son rêve olympique

Donavan Grondin n’a que 23 ans, mais son palmarès est grand comme un vélodrome. Deux titres de champion du monde, un titre européen et trois titres de champion de France, c’est la relève nationale de la piste. Et il ne compte pas s’arrêter là, le Réunionnais enchaîne les courses sur la route et profite de ces dernières pour se préparer aux Jeux Olympiques de Paris - 26 juillet au 11 août-, une méthode qui a l’air de lui réussir.

Natif de Saint-Pierre à la Réunion, il donne ses premiers coups de pédale sur un VTT. "Je suis passé par plusieurs clubs à la Réunion. Le premier entraîneur que j’avais, il voulait entraîner mon frère, car il y avait un gros potentiel sur le sprint. Moi j'ai accroché et lui (son frère) a arrêté le vélo. J’y suis resté dans ce club jusqu'à mon évolution au pôle France".

Ce Pôle France, il le rejoint en 2015 à Bourges, il n'y restera que quatre ans. Un an plus tard, il deviendra champion du monde junior de l'omnium, une discipline sur piste individuelle composée de quatre épreuves. En 2019, il intègre la structure de développement espoirs " Vendée U", l'antichambre de l’équipe TotalEnergies. Pourtant, quelques mois plus tard, changement d’équipe, il signe son premier contrat professionnel dans l'équipe Bretonne Arkea B&B Hôtels. "Ils avaient trouvé en moi un potentiel en contre-la-montre et sur la piste […] Après, ça s’est fait rapidement, car je n’avais pas eu de propositions de la part de TotalEnergies".

Il prépare la piste Olympique sur la route

Ce qui rend si spéciale la préparation Olympique de Donavan Grondin, c’est sa présence durant les courses sur route. Ces derniers temps, le pistard a couru au Portugal, en Espagne et même en Belgique, à l'occasion de la mythique course du Tour Des Flandres. Récemment, il a terminé à la 82ᵉ place de Paris-Roubaix. Ce programme, il l’a travaillé avec son équipe. "Pour être performant sur piste, faire de la route à côté, c'est un bon complément ! assure-t-il. Pour y être physiquement sur les jeux de Paris, j’ai choisi de faire cette double préparation. C’est un avantage que l’équipe me donne de concilier les deux activités"

La piste et lui, c’est une grande histoire d’amour. Donavan Grondin fait partie des plus grands de la discipline. Champion de France de poursuite par équipes, de l'américaine et de l’omnium. En coupe du monde, vainqueur de l’Américaine à Glasgow. Champion du monde de l'américaine et du scratch… Mais il y a surtout cette médaille de bronze durant les derniers Jeux Olympiques à Tokyo, gagné aux côtés de son coéquipier Benjamin Thomas.

Je n’y pensais pas trop de faire mes premiers jeux en 2021 (…) On était en bataille à 3 pour 2 places et j’ai été sélectionné. Il y avait aussi ce double projet que j’avais avec mon équipe : faire des courses sur route pour me préparer pour la piste et ils ont vraiment joué le jeu de me laisser à 100% sur la piste.

Quand on lui pose la question de ce que signifie les Jeux, à Paris, Donavan Grondin esquisse un petit sourire qui trahirait presque ses ambitions. Pourtant, la sélection n’est pas arrêtée." C'est dans la capitale, c’est dans le vélodrome où l’on s'entraîne tout le temps, forcément, il y a de l’enjeu et il y a de l’envie. […] Maintenant, il faut attendre la sélection fin juin."

Si le pistard réunionnais est sélectionné pour les JO de Paris 2024, c’est sur l'épreuve de l'américaine qu’il sera aligné. Une discipline qui se dispute avec des sprints intermédiaires et couru par équipes de deux coureurs. Le classement s’établit à la distance et aux points gagnés par les coureurs." L’américaine, j’ai déjà eu une médaille de bronze aux Jeux Olympiques et champion du monde dans la foulée, c’était une petite revanche à prendre, on va dire, déclare-t-il. D’autant plus que les championnats du monde étaient à Paris, au vélodrome où il y aura les épreuves de piste. (…) maintenant, il n'y a plus qu’à."

Donavan Grondin n’a qu’un seul mot d’ordre : s’amuser et prendre du plaisir. Ce même plaisir qu’il prend sur la route et la piste, il compte l’amener haut, sur la plus haute marche d’un podium Olympique, pas pour le bronze, cette fois.