Pénurie d'eau à Mayotte : la préfecture renforce les restrictions d'eau

Le problème de l'eau à Mayotte n'est pas nouveau
Depuis novembre, une intense sécheresse entraîne de forts problèmes d'eau sur l'île. L'arrêté préfectoral restreint notamment les usages agricoles. Le lavage de voiture, l'arrosage de pelouses sont déjà prohibés. Un dispositif de coupures d'eau a été mis en place dans plusieurs communes.
La préfecture de Mayotte a renforcé vendredi les mesures de limitation de certains usages de l'eau, en raison de la sécheresse et de la pénurie d'eau qui perdure dans le département depuis le mois de novembre. 

L'arrêté préfectoral interdit la fabrication de béton hors centrale à béton et restreint les usages agricoles.

Sécheresse depuis novembre

Il avait déjà pris des mesures de restrictions d'eau sur l'ensemble du territoire en novembre, interdisant notamment le lavage de voitures et camions, voiries, bateaux, bâtiments, trottoirs, l'arrosage des pelouses et espaces verts, le remplissage des piscines privées (y compris touristiques) et tout prélèvement d'eau dans le milieu naturel.

Un enfant allant remplir ses bidons en eau potable près du village de Tsararano, durant la période de sécheresse.

Ces mesures sont renforcées par l'interdiction de fabriquer du béton, hors centrale à béton, et il ne pourra y avoir de ravitaillement en eau sur les chantiers, à moins que celle-ci ne provienne d'une récupération des eaux pluviales. Les usages agricoles sont également davantage restreints. 

Coupures d'eau dans 8 communes

La situation en eau est particulièrement préoccupante dans le centre et le sud de l'île, où depuis la fin décembre, un dispositif de coupures d'eau deux jours sur trois a été mis en place dans huit communes. Des points d'eau potable collectifs ont été installés. Dans plusieurs villages, le manque d'eau avait perturbé le bon déroulé des cours. 


L'essentiel de l'alimentation en eau potable du 101e département français, où la pression démographique est forte, provient de deux retenues collinaires qui s'épuisent. 

L'attente de la saison des pluies

À la suite de la réunion d'un nouveau comité de suivi de la ressource en eau mercredi, le préfet a indiqué que les récents épisodes pluvieux "ont permis de stabiliser le niveau de la retenue collinaire de Combani. Son taux de remplissage est de 15,35 %", ce qui permet "de gagner un mois d'alimentation du sud de l'île". "La date d'échéance à laquelle la retenue pourrait être vide est désormais repoussée de quelques jours au-delà du 1er mars 2017", a-t-il précisé.

Néanmoins, "la situation reste préoccupante et les prévisions de Météo-France ne laissant pas présager une arrivée prochaine de la saison des pluies, il convient de poursuivre ces efforts", a-t-il expliqué. La deuxième retenue collinaire, celle de Dzoumogné, est quant à elle remplie à 22,5 %.