Elle fait figure d’invitée d’honneur de ce 5ème Festival des langues françaises qui se déroulera à Rouen : Gaëlle Bien-Aimé arrivera de Haïti pour parler de son travail d’autrice de théâtre en accompagnant deux de ses textes qui seront mis en espace (comprenez un avant-goût de mise en scène), Tranzit et Port-au-Prince et sa douce nuit.
Elle ne sera pas la seule à faire ainsi entendre ses pièces de théâtre : parmi la dizaine d’autrices et d’auteurs présents à Rouen du 2 au 5 mai, Emmelyne Octavie (Guyane) et Béatrice Bienville (Guadeloupe) feront le déplacement en Normandie pour parler de leurs écritures singulières devant un public avide de découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux textes de théâtre, promesses de futurs spectacles.
C’est tout l’objet du Festival des langues françaises que le Centre Dramatique National de Normandie-Rouen accueille. Et l’une des convictions de Ronan Chéneau, co-organisateur, est bien d’y insérer, le plus naturellement possible, les tenants des langues régionales dont font partie les Outre-mer. Écoutez-le évoquer les ambitions du Festival et les particularités de cette 5ème édition dans le podcast L’Oreille est hardie :
Trois autrices des Caraïbes et de Guyane
Le public du Festival des langues françaises pourra donc faire connaissance avec ces trois autrices qui ont choisi - entre autres - le théâtre comme mode d’expression. Entre autres, parce que Gaëlle Bien-Aimé n’est pas une totale inconnue pour les cinéphiles qui ont pu l’apercevoir dans Freda, le film de sa concitoyenne haïtienne Gessica Genéus (passée au micro de L'Oreille est hardie pour ce même film).
La guyanaise Emmelyne Octavie, outre le théâtre avec ici son texte À contre-courant, nos larmes !, fait parler d’elle en ce moment pour le roman graphique qu’elle signe aux éditions Marabulles, Un billet de l’exil.
La Guadeloupéenne Béatrice Bienville poursuit quant à elle son chemin déjà riche sur les planches, en proposant sa pièce C’est là que mon nombril est enterré.
Écritures singulières au féminin
Ronan Chéneau le souligne fort bien : Toutes trois sont jeunes, toutes trois disent le monde qui les entoure, qui les concerne, avec une acuité et un style direct qui les caractérisent. Chacune avec sa propre urgence, avec sa propre langue. Et chacune avec ses propres considérations, lisibles dans les textesqu’elles viennent présenter au Festival.
En jeu chez les trois autrices : Haïti, les relations d’amour intime sur fond de contexte politique dur et compliqué pour l’une ; le quotidien méconnu voire oublié de la communauté amérindienne des Wayanas de Guyane pour la seconde ; la redécouverte de l’histoire familiale et en parallèle celle de la Guadeloupe pour la troisième. L’histoire coloniale française que leurs terres respectives ont en commun entraîne une forme de sororité mais chacune la raconte à sa manière, avec chacune, une expression théâtrale bien à elle.
Écoutez L’Oreille est hardie...
Écoutez Ronan Chéneau nous décrire le travail des autrices et auteurs invité.e.s de cette édition 2023. Découvrez le Festival des langues françaises et comment tout son intérêt se porte sur les textes contemporains de théâtre, en langues françaises ; textes issus de l’Hexagone comme des Outre-mer et ceux en provenance d’autrices et d’auteurs d’Europe, d’Afrique ou d’ailleurs.
Ronan Chéneau dans L’Oreille est hardie, c’est par ICI !
Ou par là :
Le Festival des langues françaises (lectures, rencontres, spectacles) du 2 au 5 mai dans les villes de Rouen, Petit-Quevilly, Mont-Saint-Aignan.