Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse dévoile son programme pour les Outre-mer

Valérie Pécresse lors de sa victoire au congrès de LR, le 4 décembre 2021, à Paris.
La candidate LR a présenté lundi 21 mars son plan d'actions à destination des Outre-mer. Continuité territoriale, économie, santé, sport ou encore écologie, Valérie Pécresse entend intervenir dans tous les secteurs pour rattraper le retard des territoires ultra-marins.

Bien qu'elle ne se soit pas (encore) déplacée en Outre-mer lors de cette campagne présidentielle, la candidate LR a précisé ses ambitions pour les territoires ultramarins. Quinze pages dans lesquelles Valérie Pécresse évoque un ensemble de mesures sociales, économiques, sanitaires, mais aussi environnementales. 

Pour Valérie Pécresse, il faut commencer par réduire "les difficultés liées à l'éloignement" entre l'Hexagone et l'Outre-mer. C'est pourquoi la candidate propose une loi programme d’une durée de 10 ans. Une loi qui permettra de "combler le retard de développement économique et social ainsi que les inégalités [...] en matière d’éducation, de logement, de santé ou de sécurité" selon elle. La candidate des Républicains plaide aussi plus d'égalité pour les habitants d'Outre-mer.

Dans la même veine, elle souhaite également renforcer les compétences du ministère des Outre-mer en créant un "conseil des Outre-mer" annuel qui évaluerait les actions menées sur place, par chaque ministère.

Lutter contre la vie chère 

En Outre-mer, le coût de la vie est plus cher que dans le territoire hexagonal. Ce différentiel de prix s'applique tout particulièrement sur les denrées alimentaires et produits du quotidien. Pour pallier cette situation, Valérie Pécresse propose de geler les prix sur "un panier de produits de la vie quotidienne" ainsi que sur le carburant. Une mesure évaluée à "à peu près 30 millions d’euros" selon Patrick Karam, conseiller de Valérie Pécresse pour les outre-mer.

La candidate LR aspire aussi à créer une Banque des Outre-mer, un dispositif financier pour "remettre à niveau les infrastructures et en créer d'autres". Elle désigne notamment la route du littoral à La Réunion, la rénovation des réseaux d'eau et d'assainissement en Guadeloupe et en Guyane avec un "plan eau", ou encore la piste de l'aéroport de Mayotte. 

Suppression du droit du sol à Mayotte et en Guyane

Le député LR et soutien de Valérie PécresseEric Ciotti l'a annoncé lui-même lors d'un déplacement à Mayotte : "je m'engage à faire supprimer le droit du sol à Mayotte". La présidente de région Ile-de-France souhaite aussi que cette mesure soit effective pour la Guyane, en réponse à des "phénomènes de violence [...] aggravés par l'immigration clandestine."

Le statut de Mayotte concernant le droit du sol avait déjà été modifié par la loi Asile et immigration en 2018. Pour prétendre à ce droit sur l'île, il faut qu'au moment de la naissance l'un des parents réside en France depuis plus de trois mois. 

À Mayotte, la candidate LR propose aussi la création d’une cour d’appel, d’un centre de détention et d’un centre pénitentiaire pour les délinquants.

"Un grand plan pour l'hôpital"

Au chapitre santé, Valérie Pécresse annonce un "grand plan hôpital". Des mesures spécifiques aussi comme la mise en place en Polynésie d'une enquête épidémiologique au terme de laquelle la loi relative à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires pourrait être révisée, et l'alignement des conditions d'indemnisation des victimes du chlordécone sur le modèle des victimes de l'amiante.

Enfin, l'écologie n'est pas en reste. Contrer la prolifération des sargasses dans les Antilles, protéger la forêt amazonienne en Guyane... Valérie Pécresse veut "préserver les écosystèmes existants" et mettre en place des méthodes "alternatives" comme "l'agro-pastoralisme" qui prône un élevage en plein air. 

Valérie Pécresse dont le programme présente "deux fois plus d'économies que de dépenses", n'a pas chiffré le coût de son programme pour l'Outre-mer, même si Patrick Karam a précisé qu'"on parle d'économies globales, sur l'ensemble de la France", Outre-Mer compris et que celles-ci permettront de financer des "plans de rattrapage" notamment dans des territoires ultramarins laissés pour compte.