Procès du "tueur de l'Essonne" : Yoni Palmier, "un prédateur guidé par un instinct de mort"

Yoni Palmier sur le bancs des accusés, lors de son premier procès en 2015
Onzième et avant-dernier jour du procès en appel de Yoni Palmier. Aujourd'hui, les avocats des familles des victimes avaient la parole. Dans leur plaidoirie, ils ont regretté l'absence d'explications sur le mobile des meurtres et le mutisme du Guadeloupéen.
"Un prédateur, profiteur du système, un homme qui n'a comme instinct que la mort". Dans leur plaidoirie, les quatre avocats n'avaient pas de mots assez durs à l'encontre de Yoni Palmier, qui comparaît devant la Cour d'Assises de Paris pour un quadruple assassinat entre novembre 2011 et avril 2012.

"Vous êtes quelqu'un d'inhumain", s'est emportée maître Auerbacher, avocate de Nathalie Davids, première victime du tueur de l'Essonne. "Vous avez brisé cette famille, vous leur avez enlevé son rayon de soleil, leur douleur durera jusqu'à la fin de leur vie". 

"Il manque une pièce du puzzle"

Principale cible des plaidoiries des avocats : le mutisme de Yoni Palmier, qui n'a jamais expliqué ses actes. Celui-ci a concédé avoir "agi pour régler l'accumulation de sa souffrance passée", notamment lorsqu'il était enfant. 

Une explication insoutenable pour les avocats des parties civiles. "Il manque une pièce du puzzle, les familles ont besoin de savoir pour commencer leur deuil. Pourquoi les personnes qu'elles aiment ont soudainement disparu", tempête maître Farès, l'avocat de Nadjia Boudjemia-Lahcene, dernière victime du tueur en série. Et de s'adresser directement à Yoni Palmier : "je vous en veux : parce que vous leur avez donné de l'espoir qu'ils auraient une explication. Quelques mots qui auraient pu faire la différence".

"Calvaire judiciaire"

Selon maître Natali, avocat de Marcel Brunetto, la troisième victime, Yoni Palmier a fait vivre "un calvaire judiciaire" aux proches de ce retraité âgé de 81 ans au moment de sa mort. Même après son arrestation, l'homme d'origine guadeloupéenne est resté dans cette logique de "toute-puissance" qui l'avait entraîné dans son "œuvre maléfique", comme l'avaient expliqué les experts psychiatres hier. 

"Il a essayé de balader les familles pendant des années, sans avouer, en inventant des explications auxquelles on avait envie de croire. Il leur a infligé une souffrance supplémentaire en plus d'avoir enlevé la vie d'un de leurs proches", a-t-il lancé aux jurés. Avant de conclure : "vous n'avez pas montré d'empathie envers les victimes. Les familles ne comptent pas plus dans votre coeur que les personnes que vous avez tuées. Et vous espérez leur clémence ?!"

Le procès se termine ce mercredi avec les réquisitions de l'avocat général et les plaidoiries de la défense. Le verdict sera rendu en fin de journée.