Il manquait quelques voix seulement aux oppositions pour renverser le gouvernement. Lundi 10 mars, les députés ont majoritairement rejeté les deux motions de censure déposées par le groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) – avec 278 votes en faveur, soit à neuf voix de la majorité requise – et le Rassemblement national – 97 en faveur. Jeudi 16 mars, Elisabeth Borne avait dégainé le 49.3 pour faire passer la réforme des retraites sans vote des députés.
Les oppositions de tous bords avaient pourtant espoir de parvenir à leurs fins en se réunissant derrière le petit groupe LIOT, qui compte parmi ses membres cinq députés ultramarins. Lors d'autres motions de censure déposées au début du second quinquennat d'Emmanuel Macron, les différents partis n'étaient pas parvenus à faire trembler l'exécutif, les groupes politiques rechignant à dépasser leurs divergences partisanes.
Mais cette fois-ci, la motion transpartisane déposée par Charles de Courson, doyen en nombre de mandats de l'Assemblée et membre de LIOT, a recueilli les voix de la Nupes, de l'extrême-droite et de quelques dissidents des Républicains, opposés à la réforme des retraites. Mais ces derniers, à l'appel de leur chef Eric Ciotti, se sont principalement opposés aux motions.
Retraite à 64 ans
Le projet de loi, présenté au mois de janvier par le gouvernement et très critiqué depuis par les syndicats, les oppositions politiques et une large partie de la population, est donc en voie d'être adopté. Il ne lui reste qu'à être examiné par le Conseil constitutionnel avant d'être promulgué. À moins qu'un référendum à l'initiative des députés soit organisé et que le peuple soit appelé à se prononcer sur le texte.
La réforme d'Emmanuel Macron prévoit, entre autres mesures, le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, l'accélération de l'allongement de la durée de cotisations à 43 ans dès 2027, la création d'un "CDI seniors" et la mise en place d'un "index seniors" dans les entreprises pour encourager l'emploi des plus âgés.