Un nouveau poste de délégué interministériel pour avancer sur les plans de souveraineté alimentaire des Outre-mer

Un agriculteur mahorais (photo d'illustration)
Le gouvernement a créé une délégation interministérielle à la souveraineté agricole des Outre-mer, apprend-on dans le Journal officiel du 12 mars. Placée sous l'égide du ministre de l'Agriculture et de la ministre déléguée aux Outre-mer, Véronique Solère, la nouvelle déléguée, aura pour rôle de contribuer à la préparation et au suivi des différents plans élaborés par les territoires ultramarins.

En recevant les agriculteurs ultramarins en marge du Salon de l'agriculture de Paris le 28 février, Emmanuel Macron a été très clair sur sa stratégie pour les Outre-mer : il veut diversifier les filières agricoles ultramarines pour sortir de la dépendance alimentaire dans laquelle se trouvent les territoires éloignés de l'Hexagone.

"On ne peut pas continuer à avoir des territoires qui ont des filières [agricoles, NDLR] très subventionnées par la France et l'Europe, qui vivent sur une ou deux filières et qui continuent à importer 60-70 % de leur alimentation", leur a-t-il dit.

Pour poursuivre cet objectif, le gouvernement a donc créé un poste de délégué interministériel à la souveraineté agricole des Outre-mer, apprend-on dans le Journal officiel du mardi 12 mars. Ce nouveau rôle vient remplacer celui de délégué interministériel à la transformation agricole des Outre-mer, créé en 2019 et occupé depuis par Arnaud Martrenchar. C'est Véronique Solère, inspectrice générale de santé publique vétérinaire, qui a été nommée pour le remplacer.

Le délégué interministériel à la souveraineté agricole des Outre-mer contribue au développement durable et à la souveraineté de l'agriculture, de l'alimentation, de l'agroalimentaire et de la recherche agricoles outre-mer.

Journal officiel du 12 mars 2024

Accompagner les plans de souveraineté alimentaire

Rattachée aux ministères de l'Agriculture et des Outre-mer, cette délégation à la souveraineté agricole n'est en réalité pas si différente de celle créée en 2019, dédiée à la "transformation agricole". Elle a pour but de coordonner et promouvoir l'action de l'État dans les Outre-mer pour favoriser la souveraineté alimentaire, et de participer à l'évaluation des politiques publiques sur place. 

Mais une nouvelle mission lui est désormais rattachée : celle de "contribuer à l'élaboration et au suivi des plans de souveraineté des territoires". L'État avait promis, lors du Comité interministériel des Outre-mer (CIOM) de juillet 2023, d'accompagner ces plans de souveraineté alimentaire initiés par les départements et régions ultramarines. 

Dans une mission d'information menée en 2023, la Délégation aux Outre-mer de l'Assemblée nationale a documenté les fragilités des filières agricoles ultramarines. Avec la crise du Covid-19 et le déclenchement de la guerre en Ukraine, la dépendance des territoires ultramarins aux flux mondiaux s'est révélée être un modèle peu soutenable pour les populations d'Outre-mer.

"Ne soyons plus dépendants de monocultures sur un territoire, ne soyons plus dépendants de systèmes trop oligopolistiques, voire monopolistiques, pour la production et la distribution", a demandé le président de la République devant les agriculteurs réunis à l'Élysée.

Mise à jour le 14 mars 2024 : ajout de la nomination de Véronique Solère, nouvelle déléguée interministérielle, annoncée dans le Journal officiel du 14 mars 2024.