Violences en Nouvelle-Calédonie : à droite comme à gauche, les réactions s'accumulent

De l'extrême-gauche à l'extrême-droite, les politiques de l'Hexagone s'emparent du sujet calédonien.
Alors que trois morts sont déclarés en Nouvelle-Calédonie, dans l'Hexagone, les réactions des politiques se succèdent. Les élus de droite réclament l'état d'urgence, quand la gauche demande à Emmanuel Macron de retirer le texte sur le dégel électoral.

Le bilan des violences en Nouvelle-Calédonie est désormais de trois morts et des dizaines de blessés, après l'adoption dans la nuit du texte dégelant le corps électoral.  Alors qu'Emmanuel Macron a convoqué en urgence ce mercredi matin un Conseil de défense, les politiques de l'Hexagone s'expriment sur la situation du Caillou. Les élus de droite s'accordent à dire que le président doit établir l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie. 

Prendre des "mesures exceptionnelles"

Invité sur FranceInfo ce mardi matin, le sénateur LR Bruno Retailleau a appelé le gouvernement à déclarer l'état d'urgence. "J’appelle l’État à se saisir des outils d’autorité qui permettent de rétablir l’ordre public", a précisé le sénateur vendéen. Un outil qui permettrait au gouvernement de "prendre des mesures exceptionnelles qui peuvent contraindre des libertés publiques".

"Il faut aussi mobiliser l'armée. Aujourd'hui, les forces de l'ordre sont en nombre insuffisant. C'est étonnant qu'il n'y ait pas eu plus de préparation, pas plus de forces de l'ordre", a dénoncé Olivier Marleix, le président du groupe LR à l'Assemblée nationale. L'élu réclame également "des assignations à résidence" des gens "les plus dangereux". 

Une posture partagée à l'extrême droite. Selon Marine Le Pen, "la gravité des violences", nécessite la proclamation de l'état d'urgence. " Il en va de la sécurité des personnes, plusieurs morts étant déjà à déplorer, mais aussi des biens, notamment du tissu économique de l’île, lourdement dégradé lors des émeutes", appuie la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, sur le réseau social X. Eric Zemmour, de son côté, a appelé à "réprimer sévèrement" les émeutiers. 

Une "personnalité républicaine incontestable"

À l'inverse, les élus de gauche, insistent sur la réouverture du dialogue. Pour Marie Toussaint, tête de liste des Écologistes aux européennes, "on a besoin d'une personnalité républicaine incontestable pour mener cette médiation", comme l'ancien Premier ministre Lionel Jospin. 

Le chef du parti des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a quant à lui évoqué sa "tristesse totale devant la violence qui déferle à Nouméa". À l'instar de Marie Toussaint, il invite Emmanuel Macron à être à la hauteur des grandes figures politiques qui ont œuvré pour la paix en Nouvelle-Calédonie. " Président Macron, il est temps de faire les gestes qui apaisent, a-t-il réagi sur X. Soyez à la hauteur de Michel Rocard et François Mitterrand, de Tjibaou et Lafleur. Il n'y a pas d'autre chemin pour la Paix en Calédonie."

Certains élus plaident pour un retrait total du texte. Présent mardi à la manifestation des indépendantistes à Paris, le député insoumis Eric Cocquerel affirme sur X que "les premiers responsables de ces événements dramatiques sont ceux qui ont décidé du passage en force que constitue le projet de loi constitutionnel". Selon le président de la commission des finances, "l’exécutif doit retirer en urgence ce texte et réouvrir le dialogue".