"La question du chlordécone est un véritable scandale sanitaire et l'État français a mis beaucoup trop de temps à le reconnaître", a déclaré Anne Hidalgo samedi 12 février, lors de son déplacement en Guadeloupe, en visite dans une association d'agriculteurs et exploitation agro-écologique à Vieux-habitants (ouest).
En visite sur l'exploitation agricole Assofwi, j'ai réaffirmé mon soutien aux victimes du chlordécone. Cette situation est scandaleuse, j'y mettrai un terme avec un plan de dépollution des sols et par la prise en charge intégrale des soins des personnes malades. pic.twitter.com/cSMnwMlbzH
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) February 12, 2022
Le chlordécone, un pesticide interdit en France en 1990 mais qui a continué à être autorisé dans les champs de bananes de Martinique et de Guadeloupe par dérogation ministérielle jusqu'en 1993, a provoqué une pollution importante et durable des deux îles.
Plus de 90 % de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d'incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde. Le président Emmanuel Macron avait reconnu ce scandale lors d'un déplacement aux Antilles en 2018.
Un accompagnement de l'État pour la dépollution des sols
"Une des mesures immédiates à prendre est la prise en charge intégrale de tous les frais médicaux liés au chlordécone", a déclaré la candidate du Parti socialiste à l'élection présidentielle. Les cancers de la prostate liés à l'exposition au chlordécone sont reconnus seulement depuis décembre comme maladie professionnelle.
Anne Hidalgo a aussi estimé qu'il fallait "un accompagnement financier de l'État pour la dépollution des sols". "Il faudra une dépollution sur la terre, mais aussi en mer", a-t-elle insisté, puisque le pesticide a contaminé les rivières et la mer, et toute la chaîne alimentaire qui en découle, entraînant des interdictions de pêche dans certaines zones.
Dans l'exploitation "Assofwi", qui travaille aussi sur l'autonomie alimentaire, elle a goûté à la cerise "pitaya" (ou "cerise cote"), s'est promenée au milieu des maracudja, des caramboles et des patates douces, et a même trempé les lèvres dans un verre de punch.
"J'ai peu l'habitude de penser que les élus, notamment au niveau de la présidence de la République, aient un vrai impact sur les activités des citoyens", a expliqué à l'AFP Frédéric Bourseau, président de l'Assofwi, "mais je sais que Mme Hidalgo porte des thématiques écologiques, sociales et de santé, et ses valeurs sont intéressantes". "Ses valeurs et nos valeurs se confondent", a-t-il ajouté.
Auparavant, la candidate a visité à Pointe-à-Pitre le Memorial Act, le centre caribéen d'expression et de mémoire de la traite et de l'esclavage, inauguré en 2015 par François Hollande. Elle a ensuite tenu en fin de journée une réunion publique à Basse-terre.
Retour au Mémorial ACTe, même émotion. Avec @Anne_Hidalgo, @VictorinLurel @PatrickKanner, accueillis par @LaurellaRincon. Pointe-à-Pitre, ville d’art et d’histoire. Et au cœur du projet de @hidalgo2022, promotion des territoires et de la culture. pic.twitter.com/tuit7hxs15
— Jacques Martial (@JacquesMartial7) February 12, 2022