"Ces moments de dialogue, de construction sont indispensables. On peut avoir des différences, des divergences, mais je m’aperçois d’une chose : à la fin d’une telle journée, ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous sépare", a expliqué le ministre délégué aux Outre-mer, au sortir de sa dernière réunion de la journée. Le gouvernement a invité sur deux jours les représentants des territoires ultramarins pour un premier bilan, quatre mois après la tenue du Comité interministériel des Outre-mer (CIOM) et l’annonce par la Première ministre de 72 mesures censées répondre aux attentes quotidiennes des Ultramarins.
Les représentants de quatre territoires ont été reçus, à raison de deux heures environ par délégation, ce jeudi 23 novembre au ministère des Outre-mer : la Martinique, La Réunion, la Guyane et Saint-Martin. Vendredi 24, ce sera le tour de Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon, Saint-Barthélemy et la Guadeloupe.
"Dix mesures sont déjà parfaitement fonctionnelles, d’autres sont en préparation", s’est félicité Philippe Vigier, saluant "la démarche nouvelle" que constitue le CIOM. "L’ensemble du gouvernement est mobilisé. On a besoin de cette mobilisation générale pour relever tous les défis", a-t-il tenu à préciser. Comme pour illustrer ses dires, la première journée de bilan s’est achevée sur une réception en présence d'autres membres du gouvernement, notamment le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, la secrétaire d'État à l'Enfance, Charlotte Caubel, et la ministre déléguée aux Collectivités territoriales, Dominique Faure.
Une "démarche nouvelle" qui ne fait pas l'unanimité
"Ce sont les territoires qui ont la main, qui nous ont interrogé", a assuré Philippe Vigier. Certains saluent l’initiative, notamment des élus de La Réunion, satisfaits d’avoir leur mot à dire dans l’élaboration de la future réforme de l’octroi de mer, promise par le gouvernement.
Mais la recette ne fait pas l’unanimité. Serge Letchimy, le président de la Collectivité territoriale de Martinique, a choisi de boycotter la réunion, dénonçant dans une lettre une méthode "infantilisante" et refusant "d'être un exécutant des décisions préalablement décidées par le gouvernement". Le courrier, envoyé dans la soirée de mercredi, a également été signé par Ary Chalus (président de la région Guadeloupe), Guy Losbar (président du département de Guadeloupe), Bernard Briand (président de la collectivité de Saint-Pierre et Miquelon), Ben Issa Ousseni (président du département de Mayotte), Louis Mussington (président de la collectivité de Saint-Martin) et Gabriel Serville (président de la collectivité territoriale de Guyane). À noter que tous les signataires de la lettre n’ont pas choisi la politique de la chaise vide et que Louis Mussington et Gabriel Serville ont bien participé aux réunions de ce jeudi 23 novembre.
"Toutes les questions peuvent être mises sur la table", assurait Philippe Vigier en début de journée, incitant les élus à corriger la copie du gouvernement. "Toutes les questions"? Pas exactement. L’absence d'échanges sur une éventuelle réforme institutionnelle des territoires a passablement agacé certains représentants guyanais.
D’autres réunions de suivi des mesures du CIOM sont au programme. La prochaine séquence devrait se tenir au premier trimestre 2024, en février ou en mars. Selon le ministère des Outre-mer, cette fois-ci, une journée sera consacrée aux territoires du Pacifique.