Basket : Le Guyanais Jean-Marc Pansa, le "Rookie" arrivé sur le tard en équipe de France

Le Guyanais Jean-Marc Pansa découvre l'équipe de France de basket à 27ans à l'occasion des matches de qualifications à l'Euro 2025.
L’équipe de France de basket masculine est réunie en ce mois de novembre afin de disputer deux matchs de qualification à l’Euro 2025. Dans les rangs tricolores, le Guyanais Jean-Marc Pansa un "Rookie" arrivé sur le tard qui découvre le haut niveau. Jeudi soir, lors de sa première sous le maillot tricolore, il a inscrit cinq points contre Chypre lors de victoire française 75 à 59.

Parmi toutes les nouvelles attractions de cette nouvelle ère qui s’ouvre en équipe de France de basket, l’arrivée de Jean-Marc Pansa dans le groupe est presque passée inaperçue. En l’absence des joueurs évoluant en NBA et en Euroligue, Frédéric Fautoux, qui fait ses premiers pas en tant que sélectionneur, et les pépites Nolan Traoré et Noa Essengue attirent tous les regards. Mais du haut de ses 2,08m le Guyanais n’en a que faire et "profite de son moment" qu’il vit comme une "récompense pour tous les efforts que j’ai (qu’il a) accomplis."

Jean-Marc Pensa convoqué pour la première fois en équipe de France de basket. ©Carl BLS / France Télévisions

Joueur au parcours atypique, le natif de Kourou a débuté le basket assez tard, à l’âge de 15 ans. "Quand j’ai commencé, j’avais du retard sur les autres, donc j’ai travaillé durement et saisi toutes les portes qui n’étaient pas forcément ouvertes pour moi", révèle-t-il. Formé au club de Nanterre 92 (dans les Hauts-de-Seine), la carrière de Jean-Marc Pansa va connaître un envol lors de son prêt au club de Boulazac (Dordogne) en pro B. "Je pense que le fait d’être parti de Nanterre pour aller m’aguerrir en Pro B a été un très bon choix." Meilleur pivot de pro B la saison dernière, le Guyanais qui découvre la Pro A cette année avec Bourg-en-Bresse ne s’attendait pas à connaître l’équipe de France aussi rapidement. "C’était une très très belle surprise quand mon coach me l’a annoncé il y a un mois", souffle-t-il.

"Il est encore timide"

En club tout comme en sélection, Jean-Marc Pansa retrouve le même entraîneur Frédéric Fautoux. "Le fait de l’avoir ici, ça peut être un plus pour moi" pense-t-il. Sélectionné pour "ses performances individuelles" depuis le début de saison, la présence du Guyanais n’était pas assuré pour autant dans le groupe. "On a hésité avec d’autres joueurs, lâche le sélectionneur français. Pour être tout à fait franc avec vous, j’ai donné mon avis et je me suis mis de côté. Je ne voulais pas passer pour celui qui impose un joueur, car il le connaît en club. Mais tous les autres ont témoigné à l’unanimité que c’est lui qu’il fallait prendre."

Lors de ses premiers entraînements, le pivot a voulu se montrer sobre et ne pas trop en faire devant ses nouveaux partenaires. Sans doute un peu inhibé par ce nouvel environnement. "Il est encore timide sur ses prises de position et ses tirs, mais quand il va mettre ses premiers paniers en matchs, ça va aller beaucoup mieux", jugeait le Martiniquais Andrew Albicy après l’un de leurs premiers entraînements.

Conscient que sa présence en équipe de France est liée entre autres à l’absence des joueurs évoluant en NBA et Euroligue, le Guyanais est pragmatique. "Ce serait un rêve de faire l’Euro, mais je garde les pieds sur terre. L’objectif, c'est d’aider l’équipe à gagner et puis on verra si on me rappelle, mais en tout cas, je serai prêt à répondre présent à ce moment."

Il a pour Modèle Rudy Gobert

Jean-Marc Pansa va devoir se battre et garder une certaine régularité pour continuer à tutoyer ce groupe France, dans un secteur de jeu, l’intérieur, déjà bien fourni pour les tricolores, comme l’a répété le sélectionneur en conférence de presse. "On a de la chance d’avoir beaucoup de joueurs intérieur en France, quelques-uns sont en NBA, beaucoup en Euroligue, donc il y a un choix à faire".

Le Kouroucien de 27 ans qui a pour modèle le Guadeloupéen Rudy Gobert (joueur des Timberwolves du Minnesota) a choisi de porter le numéro 72 en sélection. "Déjà le 72 pour mon petit frère qui est à l’INSEP et qui porte aussi ce numéro, mais aussi pour Rudy Gobert qui est un joueur que j’ai pris en exemple depuis que j’ai commencé le basket. J’ai toujours porté le 27 et je n’ai jamais changé de numéro. Là, j’ai changé les chiffres et je les ai mis à l’envers.", raconte-t-il.

Jean-Marc Pansa est désormais le quatrième joueur guyanais à porter le maillot tricolore après Damien Inglis, Livio Jean-Charles et le regretté Claude Marquis (il a été le Guyanais le plus sélectionné en équipe de France) "C’est une fierté de perpétuer ça et en plus de porter le maillot des Bleus c’est quelque chose de très gratifiant."