Chlordécone : dans un courrier adressé au Premier ministre, François Ruffin demande "que justice soit faite"

François Ruffin, député LFI de la Somme s'est fendu d'un courrier au Premier Ministre Jean Castex pour lui réclamer justice dans le dossier de la chlordécone. "Je demande au Premier ministre que justice soit faite, pour qu’un procès ait lieu, pour que la vérité soit établie". 

François Ruffin se saisit du dossier de la Chlordécone et interpelle dans un courrier le Premier ministre. Citant en introduction de sa lettre les propos de Jean Castex, "dans ces temps troublés, nous avons une boussole : la République. La République c’est notre ciment, la République c’est notre espérance. C’est elle qui doit unir les Français, qui doit incarner les promesses de la justice et du progrès social", le député de la Somme demande au président de la République et au gouvernement de "peser pour que justice soit faite, pour qu’un procès ait lieu, pour que la vérité soit établie".

François Ruffin joint au téléphone par Célia Cléry pour Outre-mer la1ère : 

François Ruffin

 

Un dossier gênant 

Le député de la Somme s'inquiète de la possibilité de prescrition d'une plainte déposée il y a quatorze ans par des associations martiniquaises et guadeloupéennes pour empoisonnement au chlordécone, à l’issue d’une audition au tribunal de grande instance (TGI) de Paris le 21 janvier. "Que fait la justice depuis quatorze ans ? Rien. Pas grand-chose. Elle laisse mourir le dossier. De sorte que cette plainte, déposée il y a quatorze ans, risque la prescription… faute de véritable instruction ! Magnifique manière d’enterrer un dossier gênant…"

Relayant la colère des élus de Guadeloupe et de Martinique, François Ruffin demande au président de la République de ne pas "cacher cette vérité, pour empêcher un procès, pour empêcher la justice – comme on peut aujourd’hui le soupçonner". 

Chlordécone et esclavage 

François Ruffin fait un rapprochement entre "ce scandale géant" et l'esclavage. "Le chlordécone dans les bananeraies en est la continuité. Si, face à notre passé, on ne peut rien, sinon la mémoire, sinon ne pas oublier, en revanche, on peut au présent ne pas ajouter l’injustice à l’injustice", affirme-t-il. Et le député de la Somme de conclure sa lettre au Premier ministre par une question :

Vous avez là un crime écologique qui réclame justice. De quel côté êtes-vous ? Des habitants ou des pollueurs ?

François Ruffin

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