Invité sur France Info ce mardi 9 février, le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué que le gouvernement pourrait envisager une nouvelle stratégie vaccinale en Outre-mer, notamment à Mayotte, où les variants du Covid-19 circulent.
La présence des variants du Covid-19 dans les territoires ultramarins pourrait conduire le gouvernement "à changer la stratégie" vaccinale en Outre-mer, a indiqué Olivier Véran, ministre de la Santé, invité de France Info ce mardi 9 février. Cela pourrait passer par l'utilisation de vaccin de type ARN messager, "qui semblent plus efficaces sur les variants sud-africains".
Inquiétude autour de Mayotte
Les trois types de variants, sud-africain, britannique et brésilien, ont tous été détectés à La Réunion où 23 cas ont été confirmés. Le variant britannique a également été identifié en Martinique le 29 janvier. Mais c'est la situation de Mayotte qui inquiète le plus. Le territoire, où circule le variant sud-africain, est débordé par les contaminations. Un reconfinement a été mis en place le vendredi 5 février pour trois semaines.
Le ministre a indiqué travailler avec Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, sur ce cas particulier. Aujourd'hui en France les vaccins sont livrés dans les régions en fonction du nombre de personnes "cibles". Pour Mayotte, le ministère des Solidarités et de la Santé souhaite donc détourner cette règle et tripler les livraisons en raison de la situation sanitaire dans l'île.
Des chiffres variables
A ce jour, un flou demeure sur le nombre de vaccins déjà livrés à Mayotte. Le ministère des Solidarités et de la Santé indique que 1000 doses du vaccin Pfizer ont été livrées à Mayotte. Mais début février, le ministère des Outre-mer annonçait 3510 doses déjà sur place. Contacté par Outre-mer la 1ère, l'ARS Mayotte précise avoir reçu 4680 doses à ce jour et attendre trois livraisons jusqu'au 25 février. Lundi 8 févirer, Dominique Voynet, directrice de l'ARS, expliquait sur Mayotte la 1ère qu'elle faisait "pression" pour obtenir plus de doses face à l'aggravation de la situation.
La veille, le ministre s'est fait vacciner avec une dose développée par le groupe AstraZeneca, réservée en France aux professionnels de santé de moins de 65 ans, mais dont l'utilisation soulève des craintes à travers le monde. L'Afrique du Sud a en effet suspendu son utilisation après une étude sur 2000 personnes remettant en cause son efficacité sur le variant sud-africain du Covid-19. "Vous imaginez bien qu'on ne bascule pas toute une stratégie vaccinale sur cette seule base-là", a balayé Olivier Véran, expliquant que "99% des souches virales qui circulent en France métropolitaine ne correspondent pas au variant sud africain".