Ils sont quelques-uns, responsables du FLNKS ou de la CCAT à s'être réunis ce jeudi après-midi à Paris pour une déclaration commune, alors que Nouméa et d'autres villes de Nouvelle-Calédonie ont connu jeudi une troisième journée de violences. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a ouvertement considéré le mouvement comme une entité "mafieuse, violente" et qui "commet des pillages et des meurtres".
"Appel au calme"
"Bien sûr qu'on appelle au calme" a assuré Rock Hoacas, membre de la CCAT. "Nos responsables ont appelé au calme parce qu’il faut permettre la discussion et le dialogue." "Aujourd’hui ce que l'on cherche, c’est ramener l’apaisement" estime aussi Romuald Pidjo, deuxième secrétaire adjoint de l'Union Calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS. Il estime que le retrait du projet de loi constitutionnel visant à dégeler le corps électoral pour les élections provinciales est l'une des seules issues pour apaiser la crise. "Le corps électoral doit être discuté par les Calédoniens et non par des parlementaires français qui, pour la plupart, n’ont jamais mis les pieds en Nouvelle-Calédonie." complète le responsable politique kanak.
Les indépendantistes estiment qu'une fois le calme retrouvé, les discussions sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie pourront reprendre : "L’histoire du Pays a toujours démontré qu’on a toujours su rebondir. Mais il faut l’écoute mutuelle, la compréhension mutuelle et les actes qui vont avec", juge Dominique Fochi, responsable de la CCAT.
Mouvement organisé
La CCAT n'est pas née avec les violences en Nouvelle-Calédonie. C'est un groupe organisé, crée en novembre dernier pour organiser des manifestations. "La CCAT, c’est une cellule qui se mobilise depuis plus de 6 mois pacifiquement, dans les règles, pour des raisons de sécurité … Nous avons organisé plus d’une vingtaine de mobilisations et ça s’est toujours bien passé.", rappelle l'un de ces responsables, Dominique Fochi. L'homme est clair sur les responsabilités de la CCAT dans l'embrasement de la situation sur le Caillou : "À aucun moment, on a appelé à des actes de violences, à des émeutes, à bruler des magasins, casser les commerces, empêcher les gens d’aller s’approvisionner en médicaments".
Autre crainte des membres de la CCAT : que le déploiement de nouvelles forces de l'ordre annoncé ce jeudi par Gabriel Attal envenime la situation. "Les tensions baissent d'un cran, estime Dominique Fochi. On espère que l’envoi de moyens supplémentaires là-bas n’offre pas des moyens de répression qui ne feraient qu'empirer les choses".