Qui à La Réunion ne connaît pas la Fèt Kaf ? Ce rendez-vous incontournable dans le calendrier des Réunionnaises et Réunionnais, est aussi appelé "fête de la liberté".
Chaque 20 décembre, l’île entière célèbre l’abolition de l’esclavage, sur fond de kayambs (instrument de musique) et de fonnkèr (poésie). En ce jour historique, le maloya qui mêle musique, chant et danse, résonne partout dans les rues.
Ce genre musical, créé par les esclaves d'origines malgache et africaine, a été longtemps interdit par les autorités.
Grâce à des artistes engagés comme Danyèl Waro ou Granmoun Lélé, le maloya est revenu en force dans les années 1970. Et aujourd’hui, c’est une nouvelle génération qui a pris le relais…
Aux origines
Rapporté par les esclaves venus du Mozambique et de Madagascar, avant de s’étendre à toute la population de l’île, le maloya était jadis un dialogue entre un soliste et un chœur accompagné de percussions. Aujourd’hui, il prend des formes de plus en plus variées, aussi bien côté textes que côté instruments (avec notamment l’introduction de djembés, synthétiseurs ou batterie...).
La nouvelle vague
Mon maloya ce n'est pas une tradition figée, c'est une musique traditionnelle qui est encore en évolution.
Jonathan Itéma, groupe Saodaj'
Chanté et dansé sur scène, le maloya se métisse - avec la techno, le reggae ou encore le jazz -, et inspire la poésie et le slam. Autrefois dédié au culte des ancêtres dans un cadre spirituel, il est devenu peu à peu un chant de complainte et de revendication pour les esclaves. Depuis une trentaine d’années, elle est devenue une musique représentative de l’identité réunionnaise, inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2019.
Le maloya, porte-parole
Le maloya accompagne toutes les manifestations culturelles et sociales de l’île. Mais aussi, de fait, il est un vecteur de revendications politiques. Aujourd’hui, il doit sa vitalité à quelque 300 groupes et artistes recensés, dont certains mondialement connus. Une partie de cette nouvelle génération revisite le maloya traditionnel mais fait toujours entendre son histoire, multiple et contemporaine.
Saodaj', Labelle, Kaloune et Maya Kamaty incarnent cette mouvance qui, entre traditions et modernité, porte haut et loin le maloya et révèle ainsi les mutations et les évolutions de la société réunionnaise.
⇒ L'intégralité du documentaire "Flanbo Maloya" est à retrouver ici.
Réalisation Thomas Marie Benoît Pergent
Production A contrario production et Why So Serious Productions avec la participation de France Télévisions
Durée 52 minutes • © 2023
Pour aller plus loin :
♦ Christine Salem, Nathalie Natiembé, Kaloune et Dilo conjuguent le maloya au féminin
♦ Aleksand Saya, l'artiste réunionnais qui revisite le Maloya