Il fut un temps où Grégory Baugé, dit "le tigre", était la terreur des pistes pour ses adversaires. Neuf fois champion du monde de vitesse en individuel et par équipe, quatre fois médaillé olympique, le Guadeloupéen était l’un des meilleurs coureurs cyclistes sur piste de sa génération. Une fois sa carrière d’athlète terminée, quelques mois avant les Jeux de Tokyo 2021, le véloce sprinteur ne s’est pas rangé et s’est mué en entraîneur. Et quand on s’appelle Grégory Baugé, le succès vous suit. Coach de l’équipe de France de sprint depuis mars 2022, le Guadeloupéen de 39 ans, apprécie sa nouvelle fonction. "Quand on est athlète, nos victoires sont plus personnelles, confesse-t-il. Là [en tant qu’entraîneur, NDLR] vous contribuez à la performance du coureur et je trouve que c’est encore mieux. Les émotions sont multipliées".
Ce jeudi 29 août, pour la première journée des Jeux Paralympiques, le tigre a à nouveau posé sa patte sur le cyclisme mondial. La para-cycliste sur piste Marie Patouillet, l'une de ses disciples s’est offert le luxe, à 36 ans, d’ouvrir le compteur à médaille de la France en rapportant l’argent sur le 500 mètres contre-la-montre en catégorie C4 et C5. Un exploit de plus pour la Française, qui décroche la troisième médaille paralympique de sa carrière, après celles en bronze obtenue à Tokyo en 2021 sur piste (3 000 m) et sur route en ligne en catégorie C5. Présent en tribune pour la supporter, le Guadeloupéen était ravi de cette performance. "On commence très très bien ces Jeux, se réjouit-il. Il reste encore des courses, mais c’est super pour toute l’équipe de France paralympique cette première médaille".
Fruit de beaucoup de travail, cette performance de Marie Patouillet avait été préparée en amont par l’ancien démarreur du relais français, Grégory Baugé. "On n’a rien négligé, on le dit souvent, mais la dimension mentale est très importante. Ça n’a pas dû être facile pour elle de voir le chrono de la Canadienne juste avant son départ, mais elle s’est bien remobilisée pour rester concentrée sur son épreuve".
Très fier de l’exploit de sa championne, le Guadeloupéen se projette déjà sur les prochaines échéances de l’équipe de France paralympiques de cyclisme sur piste.