Près d'un an après son départ du gouvernement, Justine Benin est de retour. La Guadeloupéenne, un temps secrétaire d'État à la Mer (entre mai et juillet 2022) et ancienne députée de la deuxième circonscription de la Guadeloupe, a été nommée samedi 17 juin coordonnatrice interministérielle contre les violences faites aux femmes en Outre-mer, un poste créé cette semaine par la Première ministre Elisabeth Borne, et dont les contours sont encore flous.
Son rôle sera d'examiner "l'ensemble des questions et des enjeux liés aux violences perpétrées contre les femmes dans les collectivités ultramarines", indique le décret publié vendredi et actant la création de cette nouvelle fonction. Même si l'ensemble de ses missions et ses marges de manœuvre ne sont pas encore très claires, Justine Benin devra "[faire] des propositions" pour s'attaquer au fléau des féminicides, des violences conjugales et des violences sexuelles dans les territoires ultramarins, où l'ampleur de ces évènements est plus accentuée que dans le reste de la France. Elle devra également transmettre "des informations utiles et des bonnes pratiques" aux acteurs locaux.
Nommée par Elisabeth Borne pour une durée d'un an, la coordonnatrice interministérielle sera rattachée aux ministères de l'Intérieur et des Outre-mer de Gérald Darmanin (et plus particulièrement du ministère délégué chargé des Outre-mer), ainsi qu'au ministère chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes, dont le portefeuille est détenu par Isabelle Rome.
Née en Guadeloupe en 1975, Justine Benin s'est lancée en politique dans les années 2010, cumulant plusieurs mandats locaux à la région, au département et au conseil municipal du Moule. En 2017, elle est élue députée avec le MoDem et fait ainsi partie de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale pendant cinq ans. Après la réélection d'Emmanuel Macron en avril 2022, l'élue entre au gouvernement d'Elisabeth Borne, en tant que secrétaire d'État à la Mer, succédant à Annick Girardin. Mais sa fonction au sein de l'exécutif ne durera qu'un temps : aux législatives, Justine Benin est platement battue par le maire de Sainte-Anne, Christian Baptiste. Or, la règle instituée par le président de la République est claire : tout ministre se présentant aux élections devait démissionner du gouvernement en cas de défaite.