C’est un phénomène qui touche particulièrement les territoires ultramarins, des atolls de Polynésie française aux mangroves guyanaises. À l’Assemblée nationale, les députés présents ont voté à l'unanimité en faveur de la proposition de résolution. "On est là pour tirer la sonnette d’alarme, annonce Mereana Reid Arbelot, la députée de Polynésie française. Le coût, on ne devrait pas le prendre en considération, parce qu'à chaque fois qu’il y a une catastrophe, le coût est faramineux. Il faut définir des actions maintenant". Avec le député martiniquais Marcellin Nadeau, elle est à l'initiative de cette proposition de résolution pour agir globalement face à l’érosion côtière.
Mettre en place un fonds mutualisé pour faire face à l’érosion côtière et éviter les dispersions budgétaires, voilà les principaux objectifs que se sont fixés les deux députés. Mais pour le Martiniquais, Marcellin Nadeau, les connaissances scientifiques ne sont pas assez mises en commun. "Quand vous avez le BRGM (bureau des recherches géologiques et minières) qui travaille dans son coin, météo France de l’autre, le CNRS, les universités, […] ces connaissances qui sont nécessaires pour éclairer le pouvoir public, nous paraissent trop éclatés, dit-il. Nous demandons qu’il y ait une coordination de l’ensemble de ces structures de recherche, de manière à pouvoir mettre en place de manière efficace des connaissances mutualisées au service des politiques publiques", confie-t-il.
La renaturation comme solution
L’ancien maire du Prêcheur, au nord de la Martinique, est particulièrement sensibilisé par le sujet. En effet, sa commune a été singulièrement touchée par l’érosion côtière du littoral. En 50 ans, le trait de côte a reculé de plus de 100m. Les experts estiment même que l’île de la Martinique va perdre 10% de sa superficie d’ici à 20 ans.
Marcellin Nadeau, le principal acteur de cette proposition de résolution. "Nous ne voulions pas faire un coup d’épée dans l’eau, c’est-à-dire qu’on ne voulait pas être porteur d’une très belle proposition de loi et qu’elle ne soit pas votée". Ainsi, là où une proposition de loi est contraignante pour le gouvernement et donc la majorité, une proposition de résolution est plus consensuelle selon lui. "Compte tenu de l’urgence, il fallait réunir le maximum de parlementaire et on s’est dit qu’une PPR était la meilleure façon de le faire", conclut le député GDR (Gauche Démocrate et Républicaine) de la Martinique.
Dans leur proposition, les deux députés proposent que les populations soient relocalisées sur les hauteurs "quand c’est possible" – précise Marcelin Nadeau – mais aussi une renaturation des zones côtières. "Les traits de côtes résistent mieux quand il y a plein de nature pour les aider".